Les cendres

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Sur le givre calé entre le verre et l’air, les lèvres câlinent le silence des murs.

Sur l’autre flan les ombres mortes éloignent les lumières. Elles soufflent nos gelées de nuit, nos larmes suspendues sur les rangées hagardes des aulnes dénudés.

Je m’approche et je rêve aux feux des hivers sourds, ceux que je dévalais lorsque j’étais enfant. Je ne vois que les ombres mortes, les rivières frigides et les gués impossibles.

Je m’allonge et je mire dans le plancher âgé, les corps plaqués, les soupirs de passage et ma jeunesse enfermée entre les lattes, là où le feu s'étrangle.

Sur un fauteuil épais, j’ai laissé mes étoles se gaver de chaleur. J’ai supposé ma peau se lisser de désir et j’ai cru que le gèle avait fui.

Il reste des cendres brûlantes coincées entre le verre et l’air.

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