Les enfants-plantes

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Mon métier, ce n’est pas d’écrire à la craie, sur le tableau.

Mon vrai métier, mon premier, c’est agronome. Je dois faire pousser au mieux. Vous voyez de quoi je veux parler...? Non, pas des enfants ! Faire pousser des idées ….dans les enfants !

Et pas n’importe comment ! Y’a des protocoles pour ça.

D’abord, il faut des bocages pour que ce soit idéal, entendez par là quelques haies faites de règles incontournables. C’est comme ça qu’on pousse le mieux, parole d’agronome !

Et pour cultiver l’esprit des enfants, des fois, je dois aussi jouer à la mécanicienne. Réparer, bricoler pour que l’enfant-robot comprenne. Trouver la panne et la solutionner à coups de tournevis et d'étayage. C’est qu’il faut insister parfois pour que les idées prennent et que les enfants fonctionnent correctement. Mais quel bonheur quand la machine laisse place à la vie ! Adieu mécanismes et monotonie ! Ça commence à germer ! Dans leur cerveau, deux lobes-cotylédons.

C’est à ce moment-là qu’il faut intervenir, pour guider ces enfants-pousses. Ils ont besoin de tuteurs pour que leurs idées grandissent dans le bon sens. C’est à dire ? Là, je vous parlerais d’héliotropisme. D’attraction vers la lumière. Celle-là même qui donne la liberté de rêver, de s’accomplir et pourquoi pas de transgresser les fameuses règles cis-nommées. Tout ça peut-être pour se sentir vivant.

Le but, vous savez, c’est que leurs idées puissent s’épanouir. Pour cela, il va falloir les arroser tous les jours et ne pas oublier de les enrichir. Finalement, en tant qu’agronome, mon travail est presque achevé. Reste plus qu’à leur attacher deux-trois étiquettes pour que la suite se déroule bien : « Aimer », « écouter », « respecter ». Avec tout ça, une mise au champ, peut s’envisager, en espérant que la bouture prendra. Un peu de soleil et du vent, que ces enfants-plantes se portent bien et que leur esprit soit florissant !

Sachez que j’y veille.

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