Les enquêtes d’Hercule Foireaux (44)

Hervé Lénervé

Hercule & Hervé

J'étais ingénieur dans l'énergie, entre autres, j'étais, car je suis à la retraite à présent.

Ah, ne commence pas à lever les yeux au ciel, en te disant encore un écrivaillon qui va dérouler son CV, sa vie ratée de minable avec son Moi à chaque phrase, mal caché dans une intrigue prétexte.

Je vais essayer d'être le plus invisible possible. D'ailleurs c'est un peu le but de mon nouvel hobby.

Donc, je suis à la retraite à présent et ce n'est pas un cadeau, car je m'emmerde ferme ! Aussi pour moins m'emmerder moins ferme, je me suis mis dans la tête de faire ce que j'avais toujours rêvé de faire, à savoir, devenir un privé ! Oui, je sais, c'est peu commun, mais c'est ainsi, car je n'aime pas le jardinage, ni la pêche à la ligne et encore moins la pétanque.

Maintenant comment devenir détective quand on n'a aucune formation ?

J'ai bien regardé des tutos sur le net et je me suis vite aperçu des limites de la toile. Heureusement j'ai un bon ami qui exerce dans le métier, j'ai donc téléphoné à mon pote Hercule Foireux pour qu'il m'enseigne les ficelles de la profession.

-         Hercule, il faut que tu me prennes comme assistant sur tes enquêtes ?

-         Pas de problème Hervé si tu portes bien la jupe, car je ne prends que des assistantes, c'est une histoire de standing.

-         Je ne saurais te dire, car le travestissement ne m'a jamais trop tenté.

-         Il y a un début à tout.

Par chance, je suis petit, autant que cela serve à quelque chose et ma femme est grande, autant que cela me serve à quelque chose. Je pus donc, choisir dans sa garde-robe, une robe justement à mes menstruations, non, à mes mesures, plutôt, car à cause de mon âge je suis ménopausé (le dico ne connait ce mot qu'au féminin, encore un abus sexiste).

Me regardant dans la psyché, je vis une femme que je ne connaissais pas et qui en temps ordinaire ne m'aurait jamais tenté de connaître davantage. Une vraie horreur, si, si, de celles qui font débander une garnison de légionnaires à justifier largement leur propension pour les chèvres, faire entrer au séminaire, une classe de puceaux etc, etc. Il faut dire que le port de la barbe ne m'aidait que peu, mais peu importe, l'habit fait le moine, contrairement à ce que l'on peut prétendre et croire.

Ainsi vêtu des pieds au chignon, je pris, sans me faire prier, le chemin de l'agence d'Hercule.

(A suivre en filature)

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