Les fleurs artificielles

Stéphane Monnet

Sonnet en alexandrin pour le concours des Éditions SUPERNOVA.

Le second millénaire oubliait de rêver
Aimant se contenter de virtualité
Le poète avait faim, les autres se gavaient
Vautrés sur une planète bleue alitée

Les plus acharnés se joignaient à des armées
Qui chassaient le naturel avec frénésie
Leurs cris numérisés ne se taisaient jamais
Balayant jour et nuit la moindre poésie

Après leur passage, tout était propre et froid
Un royaume dont n'aurait voulu aucun roi
S'ils l'avaient pu, ils auraient enfermé le ciel

Ils ne craignaient pas leur ombre, mais l'horizon
La solitude mordante des oraisons
Sur leurs tombes poussaient des fleurs artificielles

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