Les flots

Jade Tigana

Il y a ce navire,

 

Qui s'éprend de la tempête.

 

Les vagues déferlent puis se retirent,

 

S'élancent légèrement, puis se jettent.

 

Il devrait regagner le large,

 

Mais il réclame l'orage.

 

Et lorsque les éclairs fusent et que le tonnerre gronde,

 

Il admire le tourment de la pluie qui arrose le monde.

 

C'est un navire ivre, ivre de vie,

 

Enivré du spectacle, des prouesses de la nature,

 

Et même s'il sombrait,  toujours plus bas, à l'infini,

 

Il chanterait la beauté, en dépit des blessures.

 

Qu'importe, dirait il,  si les flots m'emportent,

 

Je contemple la vie qui coule, en silence, invisible,

 

Et le temps qui s'écoule, en cadence, irréversible.

 

Je l'ai vu :

 

La création reste,

 

Comme suspendue.

 

Un hors temps céleste,

 

Une étendue.

 

Et son silence est un hors lieu où la vie n'est plus,

 

Elle n'est plus qu'un petit rien aux frontières de l'absolu.

 

Et même si je fais naufrage,


Aujourd'hui,

 

Je serai cette épave,

 

Qui embrassa l'infini.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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