Les poèmes les plus beaux

aile68

Se sentir comme un poète qui n'écrit plus, triste ou sautillant comme les gouttes de pluie sur les pare-brises des voitures qui roulent gentiment vers leur destinée, parcourent des kilomètres pour le plaisir de rouler. S'enivrer de l'air qui entre par les vitres baissées, s'engouffrer dans des tunnels, des galeries, et ressortir à la lumière du jour dans un autre pays, l'Italie, l'Angleterre! Connaître sa géographie, son histoire, un être averti en vaut deux, lire des bouquins, être quelqu'un d'avisé qui tient la route, son volant comme la barre d'un puissant vaisseau. Revenir à l'écriture comme un poète qui a vécu, qui retranscrit ses souvenirs sur le papier, le sable, la nappe d'un café. Associations de drôles d'idées, peur de tout dire, le poète a la pudeur d'une jeune fille en fleur. Il a la liberté de retarder le point final, de jouer avec la rhétorique comme avec les règles d'un jeu de société. Spleen de Lamartine, de Baudelaire, la rose de Ronsard, l'heureux voyage de du Bellay, feuilleter les manuels de littérature, rêver, s'évader, faire courir sur la page, sa plume, sa vie qui s'enfuit. Poètes des rues, des forêts, des villes et des campagnes, trouver la perle qui m'emmènera au-delà des mots, au-delà des phrases, dans l'espace sans frontières, sans limites, réservé à la limpidité, à cet indicible sentiment aérien que forment les poèmes les plus beaux...

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