L'escalier

C'est l'histoire d'une femme qui tombe dans son escalier et en meurt. Bon jusqu'à là, pas la peine d'en faire tout un plat, cela arrive tout le temps. Les escaliers auraient fait plus de morts que les deux guerres mondiales réunies avec la grippe espagnole, en prime. Enfin d'après mes sources, qui valent ce qu'elles valent.

Bon, je n'ai vu que le premier épisode de la série et encore pas tout, car je me suis endormi. Mais peu importe, là, n'est pas la question. La femme qui est morte dans son escalier avait une tête qui ne me revenait pas.

Déjà, elle était toute cabossée, à cause de la chute, mais je suppose que ce devait être du maquillage. Le fait est, et cela n'est pas très honorable de ma part, d'avoir pensé d'emblée : « Bon débarras ! Elle ne viendra plus nous emmerder par la suite, celle-là ! » (Je dis, nous, pour moins passer pour un salaud singulier.)

Faux ! Elle revient incessamment par des flash-back incessants que cela en devient gênant pour la compréhension. Il faut choisir, une bonne fois pour toute ! To be dead or not to be dead ? Cette actrice morte joue plus souvent que les vivantes, ce n'est pas juste. Mais même sans maquillage en chute libre d'escalier, elle a toujours une sale gueule. Maintenant, il faut être un peu charitable et magnanime, tous les acteurs et même les actrices ont le droit de jouer. Alors qu'elle, elle ne joue pas plus mal que des plus belles.

Enfin, pour l'instant on ne l'a vue que tomber, mais elle tombe bien et souvent, car pour se massacrer comme cela dans un escalier, il faut y mettre du sien. Il y a du sang partout, sur les murs, sur les marches, sur les plinthes, on se croirait au festival de Canne.

Puis, après, les flics qui préfèrent toujours privilégier les crimes bien crapuleux aux accidents connement domestiques ont reconstitué toutes les probabilités de chutes pour se massacrer pareillement. Ils en déduisent que la femme serait tombée, une première fois, en arrière et se serait cognée la tête sur une marche. « Aie ! » Puis, sonnée, elle aurait tenté de se relever et aurait glissé dans son sang pour retomber sur une autre marche, mais sur la même tête. « Ouille ! » Bref, car on ne va pas y passer la journée, lancée dans son élan, elle serait tombée vingt et une fois. Dont, les dernières chutes, post mortem, juste pour faire un compte qui sonne bien.

Et là, ça se tient ! Toutes les fractures, contusions et plaies multiples s'expliquent par sa maladresse chronique. On peut dire que cette femme avait la mort chevillée au corps. En tout cas, pour l'artiste à sale gueule, ce n'est pas facile à jouer toutes ces scènes de chute, par contre, à part dix « Aies » et onze « Ouilles », dont trois à titre posthume, il n'y a pas de texte.

De toute façon, comme les flics préfèrent toujours la simplicité des habitudes aux évidences des faits, ils inculpent le mari pour homicide volontaire avec intention préméditée de donner la mort à coups d'escalier. Alors, que lui, il avait une bonne gueule sympa, pourtant.

Pour résumer, je ne saurais que vous déconseiller fortement la série « The Staircase», elle n'est pas crédible, même si elle s'inspire d'un fait réel.

PS. Pour être honnête, je ne sais pas si le mari a été condamné, car je n'ai pas regardé la fin. Mais de toute façon, il a bien fait de la trucider sa femme à cause de... vous savez...

PS bis. Je présente toutes mes excuses à Toni Colette que j'adore.