Lettre à Eloïse

Chère Éloïse,

Je t'ai déjà dit « adieu ». Je ne peux plus m'exprimer librement devant toi, alors je t'écris.

Tu est parfaite. Du moins tu l'étais à mes yeux.. Tu m'a fait découvrir un sentiment que le monde chérit et haït. L'amour. Je t'aimais ! Mon dieu ! Qu'est que je t'aimais... Tu étais le monde pour moi. Tu étais une raison, un but. Tu étais TOUT !

Pourtant ce premier amour fut ma première blessure, mes premières souffrances que je considérais comme notable.

Tu m'appelais « ma sœur ».  JE ne suis PAS ta sœur ! J'aurais voulu être à la place du serveur qui te plaisait ou de ton petit copain. J'aurais voulu être parfaite ! J'aurais voulu te plaire tout de suite ! J'aurais voulu ne pas avoir trois ans, trois foutus ans, d'écart avec toi ! J'aurais voulu...

J'aurais voulu ne jamais être amoureuse de toi ou de n'importe qui d'autre.

C'est difficile de dire ça tu en conçois ? C'est difficile aussi pour moi d'imaginer, de concevoir, que mon choix et mon premier amour n 'est pas « normal ». C'est dur de se faire regarder de travers juste parce que UNE fois dans sa vie on a eu le malheur d'être lesbienne. Tu peux comprendre ça, toi qui te dit bisexuelle alors que tu n'aime jamais vraiment les filles avec qui tu sort ? Je ne sort pas ça de nul part ! C'est ce que tu a confié à ta « sœur ». Tu m'a dit tellement de choses blessantes sans avoir conscience de la portée de tes paroles.

Le jour où tu m'a dit que tu n'aimais jamais vraiment les filles, avant je t'avais avoué mon penchant pour l'homosexualité et tu m'avais souhaité de trouver l'amour. Ce jour là j'ai arrêté volontairement de t'aimer, j'ai arrêté de pleurer pour un amour incompris.

Un adage populaire dit : « Il ne faut pas vivre dans le passé. ». J'écris donc pour me décharger et pour me prouver que je ne vis plus dans notre passé commun. Alors soyons intelligents.

Éloïse, je te souhaite le bonheur du monde malgré les difficultés que la vie a mit dans ton chemin. Je ne te pardonnerais jamais, sache-le. Je ne t'oublierais jamais, sache-le aussi.

Marla.

(signature sous pseudonyme merci de votre compréhension)