Lettre à un diocèse

Bien à vous cher Evêque du Diocèse d’Avignon

Représentant l’Eglise dans toute la région

Ceci s’adresse à vous, veuillez lire ce qui suit

Lisez-le jusqu’au bout et j’en serai ravi

Au sein de ma famille, un drame est survenu

J’ai l’un de mes cousins qui n’a pas survécu

A ce qui pourrait être un banal accident

Nous avons procédé à son enterrement

On sait dans ces cas-là que l’organisation

Doit se faire en vitesse, en précipitation

Afin d’offrir aux gens et surtout au défunt

Une cérémonie pour le tout-un-chacun

Et c’est là, cher Evêque, que vous entrez en jeu

Représentant l’église, qu’est la maison de Dieu

Vous avez refusé et ce tout bonnement

De lui ouvrir la porte au cousin Protestant

Le temple étant assez loin de son domicile

Et vu les points communs de nos deux évangiles

Nous pensions malgré tout, que vous accepteriez

De nous prêter un peu votre Eglise sacrée

Vous qui prônez l’amour envers tous nos prochains

Ceux qui se trouvaient-là, étaient dans le chagrin

Mais rien ne vous atteint, vous en avez fait preuve

Tout ceci en dépit des larmes de la veuve

Ce que j’ai vu écrit dans les livres d’histoire

C’est qu’il y a 4 siècles, après bien des déboires

Religion catholique, religion protestante

Vont se sérer la main avec l’édit de Nantes

Il serait bon Monsieur l’évêque qu’on se le dise

Et de remettre à l’heure le clocher de l’Eglise

A l’heure où ca va mal, où vos fidèles fuient

Ne fermez surtout pas les portes du parvis

Vos fidèles vous fuient et j’en suis désolé

Peut-être qu’il serait bon, sans vouloir blasphémer

Qu’il vous faudrait peut-être de l’ouverture d’esprit

De l’ouverture de cœur et tout ce qui s’en suit

Pour ce qui est enfin du culte du cousin

Tout s’est fait simplement dans un coin de jardin

Nombreux étaient les gens, ces nobles visiteurs

Piétinant sa mémoire ou piétinant ses fleurs

Le beau temps avec nous, pas une once de pluie

Un petit avant-gout du fameux paradis

J’espère Monsieur l’évêque, sans être médisant

Que pour vos funérailles, vous en aurez autant

Voilà Monsieur l’évêque, j’arrête ici d’écrire

Je doute qu’après ceci, vous vouliez me bénir

Oui mais de vous à moi, franchement je m’en moque

Comme de votre soutane, comme de mon dernier froc…