Logique Paradoxe

J’ai trop de désirs pour avoir envie,
trop de lucidité pour tout comprendre ;
j’ai pas de plaisir à rester en vie
mais trop pour vouloir devant toi me pendre.
Je me souviens de trop de choses
alors forcément j’ai tout oublié.
Je me sens bien trop en osmose
et à plus rien je ne me sens lié.

J’ai trop de souhaits pour avoir de rêves
car l’envie n’est rien face au besoin ;
quand j’ai des bouées un autre les crève,
je me noie puis atterris au loin.
Tu vois j’ai fait tellement de naufrages ;
je suis entouré de tas de Vendredi.
Je ne suis pas seul même sous l’orage ;
c’est bien le pire c’est ce que je me dis...

Je n’arrive pas à penser à l’avenir
lorsque personne ne pense au présent,
et je ne sais pas ce que je veux devenir
si devenir c’est valoir de l’argent.

Je n’arrive pas à aller de l’avant
quand le Monde est resté derrière ;
toute cette civilisation c’est du vent,
vent saharien plein de poussières.

J’ai trop de larmes pour en verser ;
la sécheresse s’inonde mais ne se guérit.
Plein de pointes au cœur m’ont percé
et les plaintes des morts qui n’ont toujours pas péri.
J’ai bien trop de peurs pour avoir des soucis,
assez de haine pour ne pas me mettre en colère.
Je mets nos soucis dans un trou de souris
mais notre catastrophe je l’expose en plein air.

Je n’arrive pas à craindre la mort
mais j’ai l’horreur de ceux qui la donnent.
Je crains ce qui ne connaît les remords
et l’indifférence qui pardonne…
Je convoite le bonheur et ignore les plaisirs ;
avant d’atteindre les fruits il faut la racine.
Et il n’existe jamais de malchances à saisir ;
juste le mal qui ne veut que le bien domine.

Je ne veux que la paix
alors refuse d’être tranquille ;
je veux juste attraper
l’humanité avant son exil.

(écrit sur une impulsion le 21 décembre 2012)