L’orage a quitté le ciel pour gronder dans mon ventre.

zembra

Une odeur de pisse, des affiches de navets et le son du saxophone au loin. Je m’engouffre dans le métro parisien. 18h30 ou 20h, ça ne change plus rien. L’amour n’attend pas et moi je suis en retard de quelques mois. Il aurait suffit que la Chine disparaisse ou que l’autre ne naisse pas. Il aurait suffit que la terre se rompe et que le destin m’obéisse pour une fois. Aujourd'hui, moi je veux croire aux papillons.

J’ai rembobiné les kilomètres mais au bout de la table, tu es toujours trop loin. Je tire sur ma cigarette comme pour te tirer vers moi. Je ne veux rien oublier. Des verres qui se suivent et le vert de tes yeux qui coule dans les miens. Tes lèvres qui ignorent ma bouche pour embrasser le tabac. Et puis mon corps qui tremble, blanchi par les étreintes du néant.

J’ai l’amour irascible et le désir qui rogne. Je m’accroche à ma chaise et depuis ma chaise, c’est moi qui te prends. Du brouhaha qui m’entoure, je n’écoute que le son imagé de mes gifles amoureuses et ton souffle haletant qui poursuit le mien. De tes regards insolents, il n’y a plus que des yeux qui m’implorent. Arrête. Arrête maintenant. Je fais des demi-dieux des gentils-demi-garçons-obéissants.

Réjouissez-vous tous du beau temps : l’orage a quitté le ciel pour gronder dans mon ventre.

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