LOUISE

mysterieuse

Languissante de caresses masculines sur sa peau, Louise extrapole leur chemin sur ce corps chaviré de souvenirs érotiques. Sous le jet de la douche elle laisse la chaleur humide envelopper ses charmes ! Elle songe à lui qu’elle connait à peine, si peu, celui qui viendra la consoler de ses amours passées .Elle ne veut plus crever de ce manque indicible de baiser et se faire baiser. L’eau imbibe ses pensées, noie sous l’averse du pommeau ses larmes de colères. Elle le voudrait unique et multiple, cet amant à venir, aimant et caressant, mais aussi impudique, incapable de tabous, capable de malices et maléfices pour la faire chavirer. Imprudente, elle aime marcher sur l'ombre de son voisin, et pour peu qu'il lui plaise à s'y prendre les pieds dedans pour trébucher dans ses bras ! Et tant pis si elle se casse la gueule, telle est sa féminité, rebelle, rageuse et délurée. La cérébralité ravageuse de sa dernière passion ne laissait guère de place à présent, qu’à la légèreté d’un cinq à sept itinérant. Mais au cerveau reptilien, elle préfère depuis longtemps et sans l’ombre d’une réflexion, la complexité cérébrale d’un homme guidé essentiellement de fantasmes plus ou moins osés.

Elle resonge à cet homme qu’elle a abandonné, seul sur une chaise, poings liés aux barreaux, après l’avoir affamé de son charme diabolique dont elle aime abuser. Elle resonge à son regard affolé, lorsqu’elle-même, gourmande de ce sexe bandé sous le coton complice d’un caleçon, a lutté corps et âme pour ne pas succomber, assouvir son désir, de sa bouche l’enrober. Elle revoit son regard en panique, dans le miroir glacé, lorsque vêtue de rien sous son imper froissé, elle prit, d’un pas précis et encore parfumé, la direction de la sortie. Elle jouit de l’instant, ce laps de temps lourd et silencieux, ou d’un seul geste audacieux, elle glissa de son sexe à sa bouche entrouverte, une perle de cyprine, avant de l’embrasser. Et ce regard complice et vicieux, vissé dans son regard, si brûlant sur sa queue, ce regard qui coulisse comme un sexe audacieux entre les cuisses lisses d’une amante de passage .Et ce papier froissé qu’elle glisse dans son boxer : « Appelez-moi, écrivez-moi si vous avez aimé ! J’attends que vous me punissiez à la hauteur de mes affronts ! J’attends de vous audace et châtiment …M’appellerez-vous, m’écrirez-vous, ferez-vous rougir mes fesses de tant de cruauté ? »

Elle a aimé l’excès et le sadisme de sa requête par papier interposé, elle a aimé, par orgueil, par trop de certitude qu’il ne succomberait pas à une telle demande.

L’eau ruisselle sur ses seins, ses mains glissent sur ses reins, s’immiscent entre ses cuisses où le désir réclame des caresses intimes …L’envie lui brûle les doigts, ses fantasmes lui procurent l’ivresse du plaisir dont elle a fait complice un homme rencontré au cours d’une soirée …

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