Lundi

aile68

Plonger son regard sur la couverture d'un beau livre, un livre de voyage ou d'histoire qui promet tant d'évasions, qui colore un lundi matin un peu morose, le soleil n'est pas encore sorti mais ça ne saurait tarder. L'attendre en faisant du lèche-vitrine, m'arrêter devant des soldes un peu folles, d'autres plus raisonnables, les rues du centre-ville font de l'oeil à des passants plus ou moins intéressés. Le manège et ses chevaux dorment non loin des trams bruyants, leur sommeil est léger, doucement interrompu par les pigeons qui se posent sur eux. Là,  une femme donne quelque chose à un mendiant, là-bas, assise au pied d'un grand magasin, on devine la silhouette d'une autre femme ensevelie dans une couverture à carreaux. Il fait gris, il fait froid, les quelques bribes de conversations que j'entends témoignent de vies insatisfaites, pas heureuses, soucieuses. C'est bien un lundi matin mais je ne veux pas tomber dans le stéréotype du lundi matin qui fait la tête car j'aime cette femme sur son vélo avec son chapeau rose fuchsia, ce petit garçon qui court après les pigeons en criant de joie. Malgré toutes ces doudounes et ces vestes noires, j'en fais partie, les rues débouchent sur une montagne claire et ensoleillée, une vraie journée pour se promener dans la neige! Enfin le soleil vient jusqu'à nous, nous sommes autour de midi, je reviens au beau livre qui me fait rêver, dans la vitrine je vois le reflet de la personne que j'attendais et qui me fait sourire. Sourire...

Signaler ce texte