Ma raison de vivre

A quinze ans, on nous demande de choisir notre voie, choisir notre avenir. Je trouve ça tellement injuste! Nous sommes encore trop jeunes pour savoir ce qui est le mieux pour nous.

Moi, ce que je veux faire me semble irréalisable. Je n'ai aucune confiance en moi.

Je bloque.

pourtant, l'écriture c'est toute ma vie! Quoi de mieux que de sentir l'odeur du papier et du stylo qui se mélangent, que le griffonnement de la plume sur la feuille, que le flot d'idées qui se bousculent dans la tête, que la sensation que tout est possible, que le monde nous appartient? Non, il n'y a rien de plus excitant. C'est comme une drogue qui coule dans mes veines et m'ennivre. Je me sens bien, tout s'efface autour de moi : le tableau noir, le babillage de la prof, la sueur qui flotte dans l'air... L'heure s'arrête, tout est figé dans le temps. C'est formidable, on dirait de la magie. C'est merveilleux et doux à la fois, comme de la barbe à papa qui fond sur la langue les jours de fêtes foraines.

On se façonne un autre monde, plus beau, plus coloré, selon nos envies. Un monde remplit d'espoir et de bonheur. Un monde qui diffère selon les gens.

Il faut sentir chaque mot que l'on écrit sur son palais comme si c'etait un carré de chocolat. Il faut que chaque phrase sonne aussi bien qu'une symphonie de Mozart. Il faut que chaque paragraphe respire la liberté. Et il faut que chaque page soit un billet d'avion vers d'autres contrées. Vers d'autres rêves.

L'écriture a le pouvoir de faire sourire, rire, pleurer. L'écriture amène le soleil quand il pleut et l'orage quand il fait beau. L'écriture nous émerveille, nous rend triste, nous plonge dans une colère noire ou dans une déception profonde. On est quelqu'un d'autre, on vit ce que l'on écrit, on le ressent, ça nous fait vibrer, nous arrache les tripes! Le coeur bat plus fort et le ventre se serre! 

Oui, écrire c'est une passion. J'écris pour vivre et je ne fais pas un pas sans penser à ce que je pourrais coucher sur le papier. Mais au final, suis-je capable d'en faire mon métier? C'est beau, les rêves, mais au final, ce ne sont que des rêves justement.