Masque le je ou triture-toi la mine avec
charlotte-laquiche
C’était, les fourberies de Charlotte sans escarpins.
Je me ruine à être celle, je me compare dans la foutaise, je m’efforce à souffrir, je me fous du tendon d’Achille, je me tire, je crains de ne pouvoir t’écrire, je dessine dans les marges, j’inspire à parfaire mes triplures, à gommer mon âge, j’attends que tu reviennes, je m’accroche salement, je m’amoche, j’invente des ambiances rentables, de petites occasions, je divague entre mes doigts et les glaces embrumées, je m’efface pour te laisser l’amer, je manque d’audace, je me coince les mains, j’anime mes idées, j’écrase d’innocentes bestioles, je suis dupe des moments et putain de ton retour, je m’applique dans les notes et monte dans les degrés, je bois dans le même ver, j’ingurgite dans la même opulence, je voudrais que tu m’étouffes, que tu m’enfonces profondément, je manque de ne pouvoir tenir la laisse de mes obscénités, je m’amaigris, je m’affermis, je me vernis de plus en plus rouge, de plus en plus vive, je me coule dans le noir, je me pince quand je me surprends, je me barde à l’instar des communs, je me crème de rugueux, je me polis en toisant, j’apprends les contours, j’entends les effrois, je retiens qu’il en faut et m’en balance, je voudrais que, la peur mange mes tripes, qu’elle affaiblit mes névrotiques, j’essaye, je le paris, j’en abuse et je dégueule, je cambre sous les X, je clame encore ta peau, j’exécute frivole, je motus du rictus, je déglutis, me touche la gorge concave, je rentre dans mon corps, je plis sous les émois, je fléchis quand il sonne, je tremble quand il ne sonne pas, je suis succincte et recrache le vice, je m’aime à la pudeur, je compte sur Lucifer, je fulmine, je me débine, j’attaque le mort aux dents, je baise magnanime, je me fracasse le squelette, je déblatère à chaque tract, puis je me tais, je découpe, je colle, je te racole, je me sclérose optique, j’harponne les sirènes, je me réchauffe au climat, je compatis et je souris, comme le chat.
La suite est une migraine, autant s’en foutre jusque là.
Quelle fureur de vivre Charlotte ! Superbe !
· Il y a plus de 11 ans ·escapetiger
Merci beaucoup !
· Il y a environ 12 ans ·charlotte-laquiche
Bravo,c est splendide,un texte haut,eau bisque,un auvent montgolfière,et une claque,bise de zéphyr,guêtre et chapeau bas,pour ce texte,véry,écho,rale nef chorale et gosse pelle,Gospel,frissons de Bravo,s,et glaçons,de frais Merci.
· Il y a environ 12 ans ·Fil,Hip,Oohhh, 18 Rockin Cher
J'aurais aimé écrire le même commentaire que Frédéric, il colle d'ailleurs à beaucoup de tes textes.J'ajouterai juste que le reflexe ne fait pas long feu, on n'a d'autre choix alors,que de se laisser faire.
· Il y a environ 13 ans ·jb0
Il y a des lectures qui vous interprètent grandement... Merci, beaucoup!
· Il y a environ 13 ans ·charlotte-laquiche
C'est un flot qui vous submerge, on semble s'y noyer. Le premier réflexe, c'est de se sortir de là, d'aller lire ailleurs, où il est plus facile de respirer. Mais le premier réflexe n'est pas du tout l'instinct. Ne pas confondre, non! L'instinct c'est de l'inné. Le réflexe c'est de l'acquis, de l'acquis bien profond, entré à coup de trique et de morale. Alors, on fait confiance à l'instinct, on reste dans la lecture, on se laisse faire. Et on fait bien d'avoir confiance parce qu'assez rapidement on se rend compte qu'on est en apnée, que c'est agréable, que c'est beau là-dessous. Le courant nous emporte, on le laisse faire... Depuis le temps que quelque chose nous attirait irrémédiablement vers les grands fonds, voilà que quelqu'un nous propose un voyage accompagné. Et moi, quand je voyage, ce n’est pas le pays que je traverse qui m’intéresse ou me fascine, c’est la manière avec laquelle les gens qui y vivent me le racontent. Merci.
· Il y a plus de 13 ans ·Frédéric Clément
toujours ému de te délire.
· Il y a plus de 13 ans ·saki
Merci :)
· Il y a plus de 13 ans ·charlotte-laquiche
"je divague entre mes doigts et les glaces embrumées", j'adore
· Il y a plus de 13 ans ·selig-teloif