Moi, acariâtre ?

Hervé Lénervé

Comment se débarrasser d’un importun ?

1) Des fois, la politesse de courtoisie en dentelles, nuit.

-         Allo Hervé, j'ai un petit service à te...

-         Ça n'va pas être possible, car je dois aller chercher ma femme à l'aéroport.

-         Ah, mais c'n'est pas pour tout de suite. C'est pour mercredi.

-         Quoi ? Mercredi, là, dans trois jours ? Au temps pour moi ! C'est ce mercredi quoi, là, dans trois jours, que je dois aller chercher ma femme à l'aéroport.

-         Tu as combien de femmes ?

-         Ça dépend, du nombre de services que tu as à me demander.

-         En fait, tu ne veux pas ?

-         Je ne l'aurais pas mieux condensé.

-         Dis-le, alors !

-         NON-MOI-PAS-VOULOIR-TOI-SERVICES !

Ça, zéro ! Je lui aurais raccroché au nez direct, j'aurais gagné un temps fou, pour ma sieste.

 

2) Comment se débarrasser d'une importune ?

Qui vient sonner à mon huis, nuitamment, à dix heures du matin ?

Une jeune fée éthérée dans un uniforme sur mesures de factrice aux mensurations justes. Toute la poste, ça !

-         Bonjour monsi...

-         Vade retro ! Objet de la luxure tentatrice ! A venir briser les couples mariés légitimement derrière le curé, jusqu'en leur foyers !

Elle n'a pas demandé son reste, la fée éthérée ! Elle a replié ses ailes télescopiques en plastique caoutchouté, made in China, et elle a déguerpi plus vite qu'on n'ait jamais, de mémoire de facteurs, vu déballéguerpir un collègue préposé.

 

3) Mea cul pas.

Des fois, je me trompe. Il m'arrive de confondre les importuns, des opportuns.

Pas plus tard que peu. Ma belle-mère venait nous visiter à l'improviste, fraîche émoulue, de chez le coiffeur.

Ma vue n'est plus celle qu'elle n'a jamais été.

Bref, on est brouillé thermostat froid.

 

C'est tout !

Parce que c'est fini !

Non, n'insistez pas !

Non, mais je vais aller chercher ma pétoire à la chevrotine, moi, vous allez voir, ça ne va pas tarder-traîner !

Signaler ce texte