Moi Alice !

 Toutes les histoires de « filles » commencent de la même façon: "Alice, trentenaire, parisienne d'adoption, bien dans ses talons hauts, qui aime son boulot mais qui rêve d'une carrière, et mon trait de caractère le plus important "Célibataire". Ben quoi ? De nos jours je vous promets que ça fait partie à part entière de notre personnalité. Bref, une nana moderne en fait. Moderne ? Pff ! On croit rêver, célibataire un choix ? Oui, oui, j'ai fait le choix de ne pas me jeter sur le premier looser venu, mais c'est pas pour autant que M. le Prince Charmant doive mettre 3 plombes à pointer le bout de son nez, parce qu'à force ma mère va me faire un procès pour ne pas avoir assurer la descendance de la famille.Par où commencer mon histoire, je ne sais pas trop, il s'est passé tellement de choses dans ma vie sentimentale. Mais le plus grave dans tout ça c'est qu'au moment où j'écris ces premières lignes je ne sais pas trop comment tout ça va finir: bien j'espère !Petit portrait rapide, j'ai grandi au sein d'une famille soudée et nombreuse dans un joli petit village de province, que j'ai fui à de nombreuses reprises pour arriver aujourd'hui à Paris. 7 ans déjà que je suis arrivée ici en me disant:"Allez ma grande CDI signé dans une boîte quottée au CAC 40, maintenant y a plus qu'à faire signer un CDI à l'homme de tes rêves et l'affaire est faite". Ok, ok, mes attentes étaient peut-être un peu trop grandes. Résultat, j'accumule les CDD. Si je reprends le dicton "c'est en forgeant que l'on devient forgeron" et que je l'applique à ma vie sentimentale, je vous promets que je suis plus que prête, j'ai un Master international en relation amoureuse (oui, oui International, vous comprendrez pourquoi un peu plus tard).Commençons par la journée du 02 mai 2012 (c'est à dire jour où j'ai eu cette envie de tout mettre sur une page blanche). Je suis en vacances donc ce matin rien ne presse et pourtant je me réveille avec cette sensation bizarre que toutes les filles connaissent: un mélange entre je prends ma vie en main maintenant et je vais faire une connerie que je vais regretter...Là je ne réfléchi plus je lance un SOS par texto à ma copine Camille, qui je l'espère aura deux minutes à m'accorder pour me raisonner ou pas d'ailleurs. Deux, trois texto plus tard du genre:-"SOS !"-"?"-"Tu bosses?"-"Oui lol y'a un souci ?"-"Je t'envois un mail...et oui y a un souci: MOI"-"Je t'appelle de suite"Problème résolu en un appel: j'aime mes amies toujours prêtes à répondre à un SOS dans n'importe quelle situation. Je raccroche sûre de moi, en confiance totale, aujourd'hui c'est fini, je lui envoi un mail pour pouvoir enfin passer à autre chose.Lui, c'est Rafael, déjà trois saisons que cette "relation" dure (les guillemets sont volontaire car à ce jour elle reste indéfinissable) et c'est le néant, le vide, le trou noir, la lumière qu'on ne verra jamais au bout du tunnel...en gros c'est la loose ! Je vous plante le décor, voici mon mail:"Encore quelques jolis moments passés en ta compagnie, même si j'espère qu'il y en a d'autres, ma raison me fait dire qu'il n'en faut plus. Rien n'a changé, je suis sur la retenue, partager entre l'envie de t'embrasser et celle de garder mes distances, du coup j'ai choisi la distance et ce n'est pas le plus simple. Le problème c'est que je ne sais pas donner à convenance, je donne tout ou rien...J'ai besoin d'avancer en ce moment et on sait qu'on ne le fera pas ensemble, garder le contact doit en quelque part nous rassurer, mais aucun de nous deux n'est capable de donner plus, moi par peur d'être déçue et toi parce que ce n'est pas ce que tu veux. Le plus dur c'est toutes ces habitudes que nous avons prises.Pour ce qui est de nos rapports, pour ma part c'est compliqué d'être ami avec quelqu'un qui m'attire, tu es officiellement devenu "Mon Fruit défendu", mon "Mikado" (la petite faiblesse qui vous perdra, la parenthèse n'était pas dans le mail).Tout cela n'enlève rien à l'affection que j'ai pour toi et bien entendu je suis là si besoin.Je vais certainement partir demain ou vendredi et pour répondre à ta question je reste à Paris pour me reposer, une fois arrivée chez mes parents je vais être de nouveau sollicité et je n'aurais pas une seconde à moi (les autres avant moi).Ca fait beaucoup d'addiction à gérer cette semaine (deuxième parenthèse: je ne fume plus depuis 4 jours, sortez le champagne et les cotillons).Une jolie journée à vous M. Freeze (troisième parenthèse: un surnom idiot je vous l'accorde comme tous les surnoms, mais il a une histoire) et une bonne reprise demain.Beijinhos (et de quatre: bisous en portugais, bein oui il est d'origine portugaise).Alice."Voilà, ce que je lui ai envoyé au bout de 14 mois d'un long parcours semé d'embûche.