Mon fils ne sera pas dictateur

mailys

C’était au parc, un dimanche après-midi, un dimanche soir.

« Michelle t’es sacrément belle ». Qu’il m’avait dit.

J’étais déjà mal lunée.

Foutu soleil. Foutue horloge. Foutu banc.

« Michelle t’es sacrément belle ».

Il s’appelait Martin. Martin. 

« Michelle t’es sacrément belle !» qu’il arrêtait pas de répéter.

J’avais autre chose à penser !

Je lui ai dit « mon fils ne sera pas dictateur », pour engager la conversation. Foutu banc.

Et lui : « Michelle t’es sacrément belle ». Foutu soleil.

Il suffit d’un parc, d’un dimanche après-midi, d’un dimanche soir et on se surprend à penser certaines choses.

« Je n’ai rien contre les dictateurs » je lui ai dit pour enchainer.

Et lui « Michelle t’es sacrément belle ». Foutu temps.

Il suffit parfois de pas grand-chose. Martin, c’était son prénom. Michelle, sans toute évidence, le mien. Foutu prénom.

« Michelle t’es sacrément belle »

Il s’obstinait « Michelle Michelle Michelle ! » Foutu temps.

« Mon fils sera dictateur ». Foutu soleil, foutu banc.

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