mon île

marivaudelle

Il est allongé, nu sur le lit, son corps ruisselle de soleil qui entre par la fenêtre, un peu voilé par les rideaux.
Il est sur le dos. Ses yeux mi-clos n'arrivent pas à donner le change et à me faire croire qu'il sommeille ou qu'il pense.
Je sais qu'il me regarde, nue aussi dans la lumière douce du matin.
Qu'il regarde mes yeux qui brillent d'impatience,
mes lèvres qui s'entrouvrent et ont envie de sa bouche,
de sa peau contre la mienne,
de ses doigts emprisonnant mes seins,
de son sexe entre mes lèvres...
Je sais qu'il regarde mes seins, lourds et déjà tendus de désir,
mon ventre qui se creuse quand je m'approche de lui,
mes cuisses qui n'osent pas s'ouvrir, mais qui brûlent,
mes jambes que j'ai envie de refermer comme un étau sur lui...

Et surtout, surtout, je sais qu'il regarde mes fesses impatientes,
lorsque je me retourne pour faire semblant de chercher longuement un objet sur la table de nuit –
et, entre mes jambes repliées mais qui tremblent quand je le frôle...je suis déjà à lui, complètement à lui, et il le sait.

Alors je n'hésite plus. Je monte à l'assaut, je pars en guerre, conquérante,
fière de mon territoire retrouvé, amazone sur mon cheval que je vais éperonner, lancer au galop...
J'enjambe son corps qui tressaille à mon contact, et je me retrouve sur mon île !...
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