Mots tus et bouche cousue

Hervé Lénervé

Les mots, tout un programme. Il y aurait beaucoup à dire avec eux, mais par pitié Hervé, pas de jeu de mot avec son homonyme maux, c’est insupportable !

Tout en toi me fait fondre.

Voilà, c'est résumé. La quintessence de l'Amour à son stade anal. Un bon début, mais là, je rajoute.

Pour tout dire, tu m'émeus.

Et ce « m'émeus », fait tache, on ne pense plus qu'à une vache qui meugle au pré, quand l'Amour se tait dans sa cour.

Si je m'étais satisfait d'un, Pour tout dire, tu as ému mon âme. Ça passait, un peu trop ampoulé, mais ça passait encore.

Pour tout dire, tu me liquéfies, sans parler de l'humour lourdingue, liquéfié est à proscrire également.

Bon, je continue.

Tu me fonds le cœur... Non, ça fait trop provençal.

Tu m'excites... Non, trop libidineux.

Je t'aime... trop commun.

Je... trop court

Putain, elle n'est pas finie ma lettre. Si vous avez une lettre d'amour type, je suis preneur, je n'aurais qu'à changer le prénom et avec un peu de chance ce serait le bon.

Donc, les mots ne sont pas innocents, il faut toujours les juger avec une présomption de culpabilité.

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