"Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur"

Il y a quelques mois, toute la presse s'était enflammée sur la prochaine publication de Harper Lee, près d'un demi siècle après son premier roman “Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur”. Oui, vous avez bien lu. 55 ans pour être précise. Il y en avait que pour ce volatile et que d'éloges. Plus de 30 millions d'exemplaires écoulés à travers le monde, étudié dans les lycées américains, traduit en 30 langues, Prix Pulitzer, adaptation au cinéma et récompensé par 3 Oscars. Waouh.

Tout cela n'a fait qu'attiser ma curiosité.

L'histoire se déroule en Alabama en pleine Dépression. Atticus, père qui élève seul ses deux enfants, est un avocat commis d'office qui va défendre un homme noir accusé d'avoir violé une femme blanche.

Et c'est avec les yeux, les mots, et toute l'innocence de Scout, 6 ans, véritable garçon manqué, qui m'a un peu rappelé Tom Sawyer, qu'elle nous raconte sa vie avec son grand frère, Jem, dans leur petite bourgade américaine, le tout sur fond de ségrégation et de préjugés.

Bien que la narratrice soit haute comme trois pommes, le récit n'est pas enfantin, je dirais même qu'elle a la langue bien pendue ; les personnages sont attachants et dès les premières pages, on est pris dans la moiteur du sud des Etats-Unis.

Beaucoup trouvent que ce roman est tout simplement génial, émouvant, un chef-d'œuvre ; d'autres disent que c'est un peu lent (normal, on n'a jamais dit que c'était un thriller). C'est vrai que plus de 300 pages sur le quotidien d'une gamine de 6 ans, ça peut sembler un peu lourd. J'ai moi-même un peu ramé au début, mais au final, on retient que c'est une belle leçon sur la tolérance. N'empêche qu'en fermant le best-seller le plus vendu du siècle dernier, je me suis dit que finalement, les mentalités n'avaient guère évolué.

“Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur” de Harper Lee - Editions de Fallois - 2005

http://welovewords.com/documents/portrait-dune-femme-tres-discrete