Oui, j’aime ma femme, et alors ?

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-         Chéri ! Pourrais-tu m'aider à attraper le sucre, tout en haut ?

-         Oui, je pourrais, mais pas envi !

-         Enfin, sois gentil, mon trésor, fait un effort pour une fois !

-         Attend, ça commence toujours par une fois et ça finit par tout le temps.

-         Allez, ne fait pas ta mauvaise tête, ne soit pas thésard.

-         De toute façon, je suis plus petit que toi.

-         Qu'est-ce que tu racontes, tu es beaucoup plus grand que moi.

-         Debout seulement ! Et là je ne m'lève pas du lit, alors démerde-toi toute seule, je ne serai pas toujours là pour t'assister en permanence.

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-         Chérie, je vais chez le coiffeur cet après-midi !

-         Encore !

-         Ça t'ennuie ?

-         Non, mais essaie de te trouver une maîtresse qui sache un peu couper les cheveux, la dernière fois, c'était ni fait ni à faire.

-         Ça, c'est bien vous, les femmes ! On fait tout, ce qu'on peut, pour ne pas vous offenser, ne pas blesser votre narcissisme, ne pas souiller votre honneur dans les égouts et les couleurs… et on ne récolte que de perfides reproches.

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-         Mon fils, n'avez-vous, donc, aucun remord d'avoir tué votre femme ?

-         Ça dépend !

-         Comment cela, ça dépend ?

-         Oui, c'est une question un peu technique. Si j'avais des remords, est-ce que cela la ferait revenir, mon père ?

-         Voyons, mon fils, il n'est qu'une seule personne qui soit revenue d'entre les morts, c'est Jésus Christ, notre Seigneur, car il a été crucifié pour nous sauver de …

-         Oui ! Oui, je connais tout ça ! Dans ce cas, admettons que je puisse avoir quelques petits remords.

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-         Monsieur Lérnervé, pourquoi avez-vous épousé votre femme pour la tuer juste après ?

-         Parce que c'est la seule façon, mon père, de pouvoir avoir des circonstances atténuantes par la Justice. Cependant, il faut être patient et attendre qu'elle prenne un amant.

-         Cela n'a pas tardé, pour votre cas !

-         Je ne suis pas fou, j'en ai pris une qui en avait déjà un, avant les épousailles.

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Ma femme et moi, ça baignait, cool. Mais ça sonne à l'interphone et au bout il y a qui ? La belle-mère, la mère de ma femme, une horreur ! Une horrible sorcière à lunettes et c'est peu dire ! Comme de juste, elle s'invitait à diner à l'heure de l'apéro, ben voyons, donc !

La soirée se passe, mal, mais se passe. Je rongeais mon frein à toutes ses bassesses, ses humiliations déguisées, ses sourires de baiser de Judas.

Bref excédé, n'y tenant plus, je craque, le coup est parti tout seul… une beigne, lunettes par-dessus bord, joue cramoisie (les belles-mères c'est très réactifs, ça cramoisi tout de suite.) bref sonnée, la belle-mère. Je me confonds en plus plates excuses, en disant que je ne le ferais plus. Mais j'ai senti comme un malaise, j'ai bien vu qu'elle m'en voulait, la belle-mère et, du coup, ma femme aussi.

Rebref, elle nous a pourri nos relations pendant une mauvaise semaine. Mais vous savez ce que c'est, la famille, on ne peut pas l'éviter, il y aura toujours une fois où vous tomberez face à face avec l'objet phobogène.  Savez-vous ce que je lui dis pour rompre la glace ? Non ! Alors je vous le dis :

-         Et vos lunettes, belle-mémé, elles vont mieux ?

Malheureusement, ma femme n'était pas loin, elle a tout entendu.

On s'est engueulé, j'ai craqué, le coup est parti tout seul, on ne devrait jamais garder un fusil de chasse chargé à la chevrotine, chez soi.

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