Par éclipse
parismrs
J'avançais droit, le jour crevait la nuit et par filet l'horizon m'arrivait dans le cœur. J'avançais, tu me revenais par jet, par éclipse, par éternité et tandis que je te revoyais, je mesurais l'oubli et combien il pesait sur mon existence.
Dans le Paris des heures premières, j'écrasais de mes pas les trottoirs et les pavés et je regardais dans la ville comme je me regardais l'âme, j'allais vers là où le regard s'arrête, vers le bout, il me fallait couler une tristesse qui m'arrachait à la vie et marcher sous l'aurore fragile.
Tu n'avais plus donné signes de vie, j'avais le cœur chargé d'échos, d'éclats et de beauté et ça me vrillait complètement.
Ton texte me rappelle par certains côtés un poème de Paul Eluard que j'aime beaucoup, La Courbe de tes yeux. Tu t'en es inspiré ?
· Il y a plus de 7 ans ·Mylène Marle
Non je ne le connaissais pas, mais merci c'est chose faite maintenant :)
· Il y a plus de 7 ans ·parismrs
Trentenaire et déjà "désabusé". Enfin c'est ce que je ressens. L'envie d'écrire ne s’éteint pas, elle se met juste en sommeil pour resurgir, d'un coup, quand on ne s'y attend plus. Un texte plein de frontières et d'horizons.
· Il y a plus de 7 ans ·lyselotte
Merci de ton comm et ta lecture. Je ne suis pas désabusée, mais apaisée ce qui bloque un peu je crois pas mon envie d écrire mais mon inspiration :)
· Il y a plus de 7 ans ·parismrs
Voila ! parfois, les pièges et désillusions sont plus "productives" que la sérénité. Mais l'écriture ne se perd pas.
· Il y a plus de 7 ans ·lyselotte
Très poétique, j'aime beaucoup la première phrase! Merci pour ce texte puissant.
· Il y a plus de 7 ans ·aile68
Merci à toi de ta lecture et ton commentaire :)
· Il y a plus de 7 ans ·parismrs
Il y a une sensibilité qui est très forte chez toi et qui j'imagine doit parfois te rendre la vie difficile, et d'autres jours vive et passionnée. C'est surtout pour ça que j'aime ton écriture : ) Elle est riche d'émotions et authenticité.
· Il y a plus de 7 ans ·austylonoir
Merci :) oui, si tu savais, enfin j'imagine que tu sais, ça doit être pareil pour toi, l'ombre si forte parfois et puis un rien que les autres ne remarquent pas qui fait tant de bien. Mais tout ça m'échappe un peu maintenant, la trentaine et l'apaisement, un enfant, j ai de plus en plus de mal à écrire, j'étais à deux doigt de te demander si t'avais pas envie de prolonger ma pensée et de rajouter quelques lignes:)
· Il y a plus de 7 ans ·parismrs
Le jour crevait la nuit et par filet l'horizon m'arrivait dans le cœur. Dans le Paris des heures premières, j'écrasais de mes pas les trottoirs et les pavés, et je regardais dans la ville comme je me regardais dans l'âme ; c'est-à-dire tout au bout, là où le regard s'arrêtait. Tu me revenais par jet, par éclipse, par éternité, et tandis que je te revoyais, je mesurais l'oubli et combien il pesait lourd sur mon existence. Il me fallait couler une tristesse qui m'arrachait à la vie et marcher longtemps sous l'aurore fragile.
· Il y a plus de 7 ans ·Tu étais parti dans un silence, dissipé comme une ombre fumeuse que chasserait un coup de vent, et j'en avais eu le cœur chargé d'échos, d'éclats et de beauté. Ça me vrillait complètement. Il n'y avait eu ni geste ni parole, ni lettre laissée pour expliquer ton départ. Serais-tu parti dans la houle et la rage, peut-être m'y serais-je faite, mais ton indifférence m'était un couteau autrement plus incisif. Et comment t'oublier, toi qui m'avais vue fragile.
J'avais beaucoup aimé de toi, ces yeux de fauve qui parcouraient les espaces comme un aigle cherchant sa proie, et qui plissaient d'intelligence lorsque tu estimais le monde. Toi et moi, nous avons été nos propres miroirs ; nous nous laissions tous les deux guider par la force de nos sentiments, mais les miens étaient cachés et les tiens semblaient jaillir de chaque parcelle de ton corps. Comment une chose si belle, peut-elle tomber en ruine? D'y penser seulement, j'en avais la gorge serrée, et j'en perdais la maîtrise. Ces larmes que tu me coulais, étaient mon seul apaisement. Ensemble, nous avions été une évidence, on ne nous discutait pas. Chaque fois que ton regard échouait dans le mien, je sentais surgir proximité d'âme, un lien invisible et pourtant électrique que c'en était presque palpable, et ta présence pour moi, était un réconfort.
Je savais qu'aujourd'hui, la nostalgie faisait son travail, qu'elle passait sur notre histoire pour n'en garder que le bon et qu'elle jetait un soleil sur nos matins de grisaille, mais tout ça m'importait peu. J'étais malade de t'avoir aimé, comme jamais on ne devrait aimer personne. Il y avait des recoins du cœur qui étaient trop sensibles pour se laisser ainsi prendre, je t'entends encore murmurer de ta voix d'homme, qu'il faut aimer avec raison.
austylonoir
entendais*
· Il y a plus de 7 ans ·_____
J'ai fait quelques ajustements pour pouvoir me réapproprier le texte en essayant de garder la même émotion ; )
austylonoir
Merci c'est cool d avoir fait Ca, j'adore : " t'étais partie dans un silence dissipe, comme une ombre fumeuse" et puis la dernière phrase et puis tout le reste !
· Il y a plus de 7 ans ·parismrs