Pardon !

Hervé Lénervé

Ça fait longtemps que je n’ai pas trucidé quelqu’un, moi !

Dans mes écrits, précisons.

Si ce n'est pas accrocheur, ça, comme annonce ?

Bon, maintenant, il va falloir se mettre au boulot, on a du pain sur la planche.

Qui voulez-vous que je vous trucide ?

Oui, parce qu'il faut bien une cible précise. Autrement, l'échantillon est trop large, même en l'arrêtant à l'être humain féminin.

Votre belle-mère, peut-être ?

Je dis cela, parce que souvent les belles-mères n'ont pas bonne presse dans les familles. Mais on peut changer, je ne suis pas regardant, votre femme peut-être ?

Non plus ! Bon on ne va pas y passer la nuit, encore, non plus. Donnez-moi qui vous voudrez, je prends tout ! Oui, même les handicapés, au point où j'en suis et eux aussi... j'attends ! Un nom !

C'est marrant, ça ! Vous voulez bien lire une histoire où une bonne femme se fait atrocement trucider dans des circonstances horribles, mais quand on vous demande d'aider un peu, il n'y a plus personne !

Moi, à partir de cinq minutes, je prends au hasard ! Tant pis, il ne faudra pas venir se plaindre, après. Ce peut être n'importe qui parmi nous, mais plutôt vous, puisque moi, je raconte, je ne vais pas tout faire, aussi ! Donc, vous où vous-même, là-bas, au fond, qui se cache.

Quel suspens, qui sera l'élue ( ) de l'atroce trucidation ?

Signaler ce texte