Peindre

Peindre plus que jamais sur les murs, les étoiles pour conjurer les guerres, les misères, leur faire un pied de nez, tomber dans la marmite de potion magique pour être plus fort, mentalement, physiquement, ouvrir les fenêtres, s'imprégner des bruits de la ville, dans les campagnes, au bout du bout du monde, on se sent peut-être plus protégés, à l'abri, je ne sais pas. Je me rappelle ces étendues de champs, d'herbes folles, ces tulipes noires qu'on n'ose pas déracinées parce que les fleurs c'est tout de même sacré... Rêver plus fort que la terre, les étoiles, toujours les étoiles, comme un cri, un merci, je sens que je n'aimerai pas ce texte à moins que je me trompe. 

Continuer mes lectures, mes combats, "un homme qui lit en vaut deux" disait un auto-collant au collège, je m'en rappelle comme si c'était hier, je lisais ce message chaque fois que je le voyais et ça me rendait plus forte. Les livres et les lettres étaient mes amis, en CM2 j'avais lu tout le livre de lecture, il y a un mot qui m'a frappée dans une lecture, "illusion". L'histoire se passait dans un désert, il y avait un soleil cruel, des Indiens je crois bien. Illusion, hallucination c'est un peu pareil. En sortir en tous les cas, à moins que la première nous protège à notre insu... 

Retrouver l'ambiance des cours de français, les rédactions que j'écrivais, j'étais comme dans une bulle de bien-être et de plaisir, je me souviens encore de la salle, des photos que la prof affichait aux murs pour éveiller notre imagination, notre capacité à réfléchir, je me souviens de ces photos de fenêtres avec ou sans rideaux, je me souviens de fenêtres fermées, y en avait-il des ouvertes? Peut-être je ne sais pas. C'était une prof avec des méthodes modernes, on faisait du théâtre avec elle, on avait même fait un court-métrage, c'était la grande aventure, une ouverture sur le monde, un art dans lequel j'ai voulu évoluer, le cinéma... Mais en vrai c'est la photo qui me bottait le plus... J'ai fait autre chose...

Evoluer, toujours évoluer... Dans ses pensées, dans son imagination, dans la réalité un peu quand même, être en corrélation avec ce qui nous va bien, cette douceur qui me fait avancer.