Petit bonhomme

chatoune

Voilà bien des nuits sans sommeil,

Des nuits où chaque bruit me fait prêter l’oreille.

Des nuits à crier, à hurler ma douleur,

Mon petit bonhomme est parti pour ailleurs.

            ……………………

Depuis déjà quelques temps

Tu nous inquiétais, tu étais si blanc.

Le médecin est venu à ton chevet,

Nous a dit : « C’est rien, un peu fatigué ! ».

Quelques vitamines et tu repartirais

A la maternelle, retrouver tes amis, tes jouets.

Mais tu devenais paresseux, grincheux,

On ne reconnaissait plus le petit garçon heureux.

Le médecin est revenu un jour te voir,

T’a ausculté et nous a jeté un regard.

« Je lui prescris des examens de sang »,

« Vous serez rassurés », dit-il en repartant.

Le laboratoire nous a donné les résultats,

On ne pouvait croire à ce qu’on lisait là.

On peut se tromper, mais moi je savais bien.

Une maman devine quand son petit craint.

Que tu es courageux mon petit bonhomme.

Tu acceptes chaque traitement que l’on te donne.

Tu as quatre ans mais tu veux tout savoir,

Tu dis que tu seras fort comme Babar.

On t’a expliqué que tu avais une leucémie,

Qu’à l’hôpital il te faudrait rester sagement au lit.

Qu’on te ferait des piqûres, des prélèvements.

Fièrement  tu nous as dit; « Pas grave, chuis grand ! ».

Petit bonhomme, tu ne seras jamais grand.

Tu restes sagement dans ton petit lit blanc.

Tu ne verras plus jamais le soleil se lever,

Petit bonhomme, puisque tu nous as quittés

Notre douleur ne s’éteindra jamais,

Petit bonhomme, tu sais que l’on t’aimait.

Nous te verrons toujours criant, jouant,

Pleurant aussi, mais si heureux, mon petit enfant.

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