petites histoires entre amis, la soiree d'Halloween

defi n 19 club jetez l'encre

http://jetez.l.encre.xoo.it/index.php

Jetons un petit coup d’œil à tout ceux qui sont arrivés.

He bien! c’est une vraie cour des miracles ici.

Voyons, nous avons, une Diane panée, en mode sirène, tendance sushi dépressif.

Olivier lui, ressemble a un Dracula qui aurait sucé trop de sang épicé aux substances hallucinogènes, avec son sourire béat et sa peau couleur cachet d‘aspirine expiré.

René, est une momie écolo, il est emballé dans du papier à chiotte recyclé ou déjà utilisé vu sa couleur et j‘ai pas encore été vérifier l‘odeur!

Philippe est un…  zombi….légume???!!! Il est tellement vert que j’hésite entre l’asperge moisie en fin de vie ou le dernier cornichon, celui que l’on a oublié au fond du bocal, dans le fond du frigo, là où personne ne regarde jamais.

Elodie, est bien sûr, l’incontournable princesse, diadème sur la tête, boucles blondes, robe  synthétique bleue fait en électricité statique, une poitrine sur le point de faire une sortie explosive, tellement elle est remontée au balcon. Elle a le rire d’une otarie et je pense qu’elle perd des neurones à chaque fois qu’elle ferme les yeux. Je ne sais pas si je dois lui dire qu’elle a un morceau de salade coincé entre les dents.

Puis, il y a Guillaume, en simili James Bond, ça à la couleur d‘un James Bond, ça à l’odeur d‘un James Bond, mais quand on y regarde de plus près, ben c’est plus du tout ça. Le cheveux est gras et non gominé. Une masse graisseuse et flasque remplace les muscles beaux et brillants a l‘huile de coco. Le cerveau est apparemment en travaux, ou en RTT voir en dérangement permanent. Le sourire, qui aurait dû être charmeur est limite niais et dénué de tout sex-appeal. Bref un James, de souk, en solde, avec une date de péremption dépassée depuis bien trop longtemps.

Et pourtant, ils sont tous mes amis, et oui, on fait ce que l’on peut, avec ce que l’on a.

Je les ai tous invités pour ma soirée d’Halloween.

L’ambiance est parfaite, toiles d’araignées, squelettes et autres objets macabres décorent la pièce. Le buffet froid, représente un cadavre, que l’on doit autopsier pour pouvoir le manger. Des scalpels en guise de couteaux, des fourches pour piquer. Très peu osent manger, il faut dire que l’effet est garanti, peut être un peu trop. Ils picorent comme des oiseaux ou plutôt des poules mouillées.

Je dois faire mon entrée maintenant, tout est dans ce moment précis, ou l’on apparait dans son habit de lumière ou de noirceur, ça dépend de l’occasion.

Tada….

Ils sont chez moi, ces embouchés de la passoire, je les ai invités, ces déficients neuronales et personne ne me remarque, personne ne vient me saluer, me remercier pour l’invitation. J’ai à peine eut droit  à un “mais c’est quoi ton déguisement? C’est minable!!!”.

Minable…si tu le dis ducon, tu aurais dû me demander plutôt, en quoi je m’étais déguisée.

Je suis un serial killer. On me voit  banale, derrière mon sourire de vendeuse de magasin. Fragile et timide avec mes yeux souvent rivés sur mes pieds. Peureuse, car toujours en retrait. Mais c’est là où vous avez tort. J’ai un sourire de circonstance, pour éviter qu’il ne soit carnassier. Je regarde mes pieds, car, si vous croisez mon regard vous y verriez une soif sanguinaire. Je reste à l’écart pour vous observer et pour choisir le bon moment pour attaquer.

Commençons par l’agent triple zéro. Un geste bref, efficace, la gorge se fend d’un sourire rouge vif. Il lui faut du temps pour comprendre, sa main attrape son cou qui fuit et qui imbibe sa si jolie chemise blanche. Il suffit de le pousser un peu et le voila qui se repose sur une chaise dans un coin.

La momie est sur le balcon entrain de fumer, il devrait faire attention de ne pas prendre feu, c’est dangereux dans son état. Il me décroche un regard en coin, je le dérange le Ramsès ou quoi. Je lui retirerais bien son connard de cerveau a la paille mais je n’ai pas le temps pour ça. Un coup droit au cœur. Ses bandelettes essaient du mieux qu’elles peuvent d’absorber cette diarrhée globulaire, mais, c‘est peine perdue.

Ça en fait deux, au suivant.

Dans la cuisine, ouvrant frénétiquement mes tiroirs, une sirène, trop longtemps sortie de son bocal, cherche une paire de ciseaux.  Elle n’arrive pas à s’assoir avec cette queue, elle a l’impression que ses organes sont compressés ou écrasés. L’image de ses viscères rangés comme des sardines dans une boite, me fait sourire. Elle ne trouve pas ça drôle, elle. Attend, je vais t’aider, on va lui faire prendre l’air, à ton toi intérieur. Je n’ai jamais vidé de poisson de ma vie, mais je pense que cela doit faire le même bruit. Sauf que le poisson, lui, ne vous regarde pas avec des yeux de merlan frit. Je la mets dans le cellier, je finirais de m’en occuper plus tard.

Allons fermer le compte, du conte. Il est assit sur une chaise à regarder les mouches en plastique voler. Il me demande, d’un air sérieux, comment j’ai fait pour les attraper et les attacher avec un fil. Je pourrais avoir pitié de cet esprit faible et délirant, mais ce n’est pas mon genre. A la base du crane, première broche, elle part vers le haut, elle perce ses neurones déjà bien amoindris et finit par se planter dans l’os. La deuxième passe entre deux vertèbres et tranche la moelleuse moelle.

Plus que deux.

Le zombi cornichon est seul dans le salon, il observe le repas, intrigué par tout les détails qu’il trouve bien trop réaliste. Ce qui est étrange c’est qu’il ne le reconnait pas, son J-C, son pote, qui a, si gentiment, accepté  de jouer le cadavre pour ma soirée. Je vois qu’il commence a comprendre, les yeux s’écarquillent. la bouche s’ouvre pour hurler, mais je ne lui laisse pas le temps de chanter sa première note. C’est plus difficile qu’il n’y parait de trancher une tête.

Bon il en reste une, mon dessert, ma douceur.

Quand elle revient des toilettes elle me demande où ils sont tous passés. Je ne prends pas la peine de lui répondre, perte de temps et d’énergie. Elle cherche ses amis, son cerveau se met en ébullition, quelque chose n’est pas normal, elle le sent, mais elle a tout de même le culot de me dire, “vous me faites marcher c’est ça hein.” non décidément trop c’est trop. Un bon direct et la voila, ko.

T’as pas vu que j’étais recouverte de sang, connasse, non mais c’est vrai à la fin, c’est barbant les imbéciles.

Elle aurait du se déguiser en belle au bois dormant, plutôt qu’en cendrillon, elle en met d’un temps pour refaire surface. Elle reprend, enfin conscience. Je l’ai allongée,

et ligotée, dans un congélateur, un de ses vieux modèle, tout en longueur, grande capacité de contenance. Ils vont être un peu serrés, mais bon, ça ne serait pas amusant sinon. Des voyants s’allument enfin dans sa cervelle, surtout quand elle voit ses amis morts, qui l’entourent avec amour. Bon, j’ai dû découper un bras par-ci et une jambe par-là, j’ai même dû jouer au tetris pour tout faire rentrer. Mais c’est fait.

Fais de beaux rêves princesse, et, qui sait, ton prince charmant viendra peut être te sauver… mais non je blague…allez pourri bien.

Le couvercle se referme sur sa dernière demeure, au moins elle n’est pas seule. Un cadenas, des tas de cartons de livres par-dessus et voila une bonne chose de faite.

Pourquoi j’ai fait ça, tout simplement parce qu’une fois par an, je peux montrer mon vrai visage et que j‘adore ça.

Mais, dites moi, ça ne vous intéresse pas d’être mon ami?