Poésie d'antan

Louve

Poésie retrouvée.
Ce matin, j'ai le cœur Poésie, le cœur Nostalgie. Suis-je comme lui, si seul au bord des champs. Comme lui : Lamartine, qui pleure Julie, sa belle enfuie dans le néant... Plutôt comme Rimbaud, en cette aube nouvelle, j'embrasse le printemps, comme lui, l'été, en son temps...J'ai marché comme lui, me réveillant à l'air encore pur, vierge de tous miasmes. Chez moi, à quelques pas seulement, fleurissent tendres violettes, jonquilles et pâquerettes. Feuilles tendres, cerisiers roses, qui bientôt, poudreront les allées. Tout est si éphémère... Comme Victor Hugo, j'ai le cœur nostalgie. Le sentir battre, se fendre au son d'une parole. Où donc est le bonheur ? Dans le chant d'un oiseau, d'une parole heureuse... D'un sourire si beau ! Mais comme lui, à cette heure matinale, l'absente sera là... Comme Musset, pour George Sand, au bord de sa forêt tranquille, peines cicatrisées de ses amours passées... Et si je m'en allais errer plus loin, vers le grand parc, l'ombre de Chateaubriand, sous ce gros marronnier, lentement marcotté, m'accueillerait encore. Et Colette, à l'écriture si fine, qui prit mon âme, dès les premières lignes. Lire Sido, La Chatte et toutes les Claudine, fut un ravissement pour l'enfant que j'étais, sans forcément comprendre encore la liberté à laquelle Sidonie-Gabrielle aspirait... Je vous l'ai dit, ce matin, j'ai le cœur Poésie !
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