Polas duels_ pour Guillaume Grand

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Guillaume Grand chante en montant paisiblement les escaliers d’un immeuble. Il croise un couple qui le dépasse en riant et le bouscule sans même s’en apercevoir. La caméra suit ce couple qui s’engouffre dans leur appartement. L’homme et la femme se dévêtissent en hâte de leurs manteaux qu’ils accrochent dans l’entrée. L’homme aperçoit son appareil polaroid posé juste à coté, décide de l’attraper et se prend en photo avec la femme. Sourires réjouis puis grimaces enfantines, les photographies sont prises avec engouement et tombent à terre sans même avoir été vues.

La femme vient s’installer sur le canapé, elle prend la pose nonchalamment, très souriante et l’homme la photographie encore. Il pose l’appareil et la dernière photo sur la table basse et vient la rejoindre sur le canapé. Ils s’embrassent, continuent de rire et finissent par s’éclipser dans la chambre juxtaposant la pièce.

La caméra se détourne de la chambre dont la porte vient de se refermer sur les deux amoureux, et vient se fixer sur les photographies laissées au sol. La pièce principale devient plus sombre, les couleurs se ternissent pour devenir sépia, le temps passe.

On voit alors Guillaume Grand apparaître dans l’entrée. En chantant, il retourne un par un les polaroids qui sont maintenant développés. Sur la première photo apparaît les visages accolés de l’homme et de la femme, mais point de sourires. Ils ont tous les deux l’air grave, leurs regards ne se croisent pas. Guillaume continue d’avancer doucement, soulève et découvre un 2e polaroid sur lequel on aperçoit l’homme essayant de consoler la femme en pleurs. Visages en simulacre de grimaces. Il arrive à la table basse et sur le 3e polaroid, la femme est bien assise sur le canapé, mais l’air complètement abattue, la tête baissée reposant entre ses mains, une valise à ses pieds et une lettre déposée sur la table.

Retour en couleurs, dans les marches de l’immeuble, l’homme remonte rapidement à son appartement, l’air inquiet. Il recroise Guillaume Grand qui s’en va, mais ne le voit toujours pas, trop absorbé par ses pensées. L’homme ouvre la porte de chez lui, s’avance intrigué et découvre la lettre de la femme sur la table. Il regarde l’appartement vide et s’effondre en larmes. Il chiffonne la lettre et l’envoie dans l’appartement. Elle atterrit près de l’appareil polaroid. L’homme s’en aperçoit. Il hésite longtemps, puis sèche ses larmes et se lève dans un élan d’espoir. Il attrape son appareil photo, le range dans son sac, met son manteau et sort avec un léger sourire au coin des lèvres.

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