Promenade du peintre au canal.

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J’emprunte des canaux     

Aux berges incertaines      

Où certaines auberges,       

De leurs volets bleus clos,  

Teintent en touches fines   

D’une patte sereine             

Une toile de serge,            

En l’eau qui serpentine,       

Comme peinte au couteau. 

   

Le courant sous les souches,  

Tourbillonnant manège,        

Affole  quelques feuilles       

Où se pose une mouche,  

Radeau pour l’orpheline. 

Des oiseaux en cortège,   

Et aussi noirs qu’un deuil,  

Survolent une fouine      

Qui regagne sa couche.     


La lumière est étrange   

Ainsi que de là-haut      

Tomberait doucement    

Une poussière d’ange,     

La brume s’illumine…        

Et là ce doux tableau

Semble prendre le vent,

Comme une  frêle cange,

En l’aube opaline…

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