Psychanalyse des rêves.

Ce matin ma tendre épouse m'a raconté son rêve.

« J'étais dans une boulangerie, qui alignait sur son étale des chocolats plus appétissants les uns que les autres. Malgré ma tentation, je résistais à en acheter. Quelle idiote ! Pour une fois que j'aurai pu avoir la sensation délicieuse du sucre fondant en bouche sans prendre un seul gramme. Mais quelle conne, je fais ! »

Voilà, l'histoire du rêve telle qu'elle apparaît au conscient, maintenant il y a un message latent qui est tout autre. Je vais vous donner les clefs pour le décoder. Le rêve est la production du « Çà » ou « de l'Inconscient » dans la première topique freudienne. Sa logique nous est absconse. Donc procédons lentement par étape :

« J'étais dans une boulangerie, qui étalait à son étale des chocolats plus appétissants les Huns que les Wisigoths. »

Pas besoin d'être grand marabout clairvoyant es ophtalmo, pour comprendre la situation. En psychanalyse, la boulangerie est la représentation édulcorée des Enfers de Dante. Le démon y expose toutes ses tentations pour nous entraîner sur l'autoroute des vices. Les chocolats sont les substituts des hommes virils et séduisants, style le regretté Paul Préboist dans : « Le curé chez les nudistes. » ou le non-regretté Charles Pasquoi dans : « Y a pas d'quoi ! C'n'est même pas moi, qu'a fait ça ! » La femme vertueuse doit se détourner de ces appâts de pacotilles en s'élevant haut sur les voix à l'octave des castrats chantant les louanges de la félicité ou de la fidélité, surtout.

Donc prémisses décodées du rêve « l'objet du désir ».

Continuons :

« Malgré ma tentation, je résistais à en acheter. »

Pas la peine d'avoir une boule de cristal d'Arques et flèches, pour comprendre qu'en tant que femme mariée à moi, elle ose s'avouer des désirs sexuels autres que ceux de nos échanges au lit, tous les vendredis, par texto. Mais elle rectifie immédiatement la tenue, en croisant sur ses seins exposés, les pans de son peignoir quelques peu relâchés.

Poursuivons :

« Quelle idiote ! »

Là, Inconscient et Conscient parlent le même langage. Le Ça et le Moi en prise direct sur pignon fixe. C'est tout simplement le regret de ce que l'on aurait pu faire, mais qu'on ne fit point du tout, par pure connerie de moralité judéo-chrétienne, d'où le : « Putain ! Mais quelle conne je fais ! » nuancé par l'euphémisme de son propre amour-propre.

Prolongeons :

« Pour une fois que j'aurai pu avoir la sensation délicieuse du sucre fondant en bouche… »

Inutile d'être grand clerc de notaire pour comprendre cette allusion, à peine déguisée, de la fellation félonne.

Replongeons :

« …sans prendre un seul gramme. »

Nul besoin, d'être plombier pour entrevoir que l'obsession de la prise de poids n'est que la crainte de la transgression aux règles sociales de la bien séance de nos Sociétés hypocrites, sexistes et violoncelliste. (Aucun rapport, peut être remplacé par « …et cycliste. » pour ceux qui sont plus sportistes que musicalistes.)

Pour finir :

  « Mais quelle conne, je fais, fis-je, fichtre ! »

Il aurait été superfêtard ou superfétatoire de sortir de l'ENA pour voir ici, la menace : « T'as failli être cocu d'un rien, pour cette fois, mon putois ! Tient-toi à carreau, mon coco ! »

Voilà, vous savez tout ! Il vous sera facile, à présent, de décortiquer le contenu latent du contenu manifeste des rêves de votre chérie, de votre menteur. Aussi, je ne vous recommanderais que trop de ne jamais parler de vos rêves à quiconque, il pourrait y voir tout et n'importe quoi, à la même sauce béchamel, femelle de la sauce, « bé mon chameau ! » Laissons aux rêves leur mystère et le petit Sigmund aurait mieux fait d'essayer de soigner ses névrosés, ou même, de rester à fumer tranquillement sa pipe ou ses cigares, ceux-là même, qui lui fileront son cancer de la mâchoire plus tard, plutôt que de perdre son temps avec de telles fadaises fallacieuses, salafistes.