Putain de fin d’année !

Vous connaissez ce slogan à la con de MacMickey : « Venez comme vous  êtes ! » J'avais faim, j'étais prêt, préparé psychologiquement, à manger de la merde, j'y suis allé comme j'étais ! Ils n'ont pas voulu me servir, les cons et je me suis retrouvé, ici, dans une cellule avec des putes diurnes, des dealers de cacahouètes et un mec qui s'était perdu en cherchant une boulangerie pour faire plaisir à sa femme.

Est-ce ma faute à moi, si chez moi, je chauffe à fond la Planète et je vis nature à poil naturellement. Dans la geôle, il y a une pute sympa qui m'a dépanné d'une minijupe en paillette dorées, très chic, fendue sur le côté jusqu'à l'oreille. Alors maintenant toutes les autres rigolent de mes cuisses moins musclées que les leurs, elles sont connes, ces filles ! Il y a mêmes des flics qui viennent à tour de rôle pour me mater. Je vais toujours me renseigner sur les tarifs en vigueur au cas où j'aurais des clients. Eh, il n'ait jamais trop tard pour tenter une reconversion professionnelle.

Ah, enfin, je vois ma femme qui approche.

Mais, c'n'est pas vrai, elle ne va pas me faire le coup de celle qui ne me reconnait pas, quand même ?

Ah, si, elle le fait !

-         Hou ! Hou ! Chérie, je suis là !

-         Oui ! Merci ! Je ne le vois que trop mal !

-         Justement, c'est un malentendu !

Et là, il y a toutes mes nouvelles copines qui s'exclament en cœur, elles font partie de la chorale des petites filles à la noix de bois ou quoi ?

-         Ne l'écoute pas mignonne, ils disent tous, ça !

-         Je t'assure, chérie, il y a méprise sur l'intitulé de l'emprisonnement. C'est à cause de…

-         Oui, je sais, c'est toujours la faute des autres, jamais la tienne. Allez, mets ça, tu seras moins pitoyable. Aie l'ambition de viser, au moins, le ridicule !

-         J'enfile un pantalon décent de sortie extérieure et un pull à même la peau, ça gratte un peu, mais on s'y fait, on se fait bien à tout. J'embrasse mes copines et même l'égaré dans l'euphorie de la libération. Je signe une décharge de responsabilité dans le cas où j'aurais attrapé une bronchite chronique et je respire goulûment l'air pollué de la liberté viciée.

Par contre, dans la voiture, l'ambiance n'est pas à la liesse, un silence de plomb règne en monarque soviétique. Vu la température, on ne doit être plus qu'à deux kilomètres de la Sibérie. On entendrait une mouche voler, mais bien sûr, quand on a besoin d'elles, celles-là, tu peux être certain qu'il n'y en aura pas une seule pour te rendre service.

-         Je vais t'expliquer mon cœur, c'est un accident. Ne me juge pas sur des apparences fallacieuses et spécieuses, ça trompe !

-         Parce qu'en plus, tu me trompes ?

-         Mais pas du tout, voyons, que vas-tu chercher là, ce n'est qu'une formule.

-         A partir de maintenant, tu devrais réfléchir davantage à tes formules et ne les choisir que dans la rubrique formules de politesses et de savoir vivre en société, publiées pas la baronne de Rothschild.

-         Pouah, une aristocrate ! Ah, ça ira, ça ira…

-         Arrête ça, ou tu iras à la maison à pied !

Le pire dans tout cela, c'est qu'il fallait que cela tombe le jour du réveillon de Noël. On avait lancé des invitations, si elles avaient pu atterrir dans les égouts, ça m'aurait arrangé. Imaginez, cotillons et chapeau pointus avec des hôtes qui tirent une gueule de six pieds, six pouces, ce qui nous fait, si le compte est bon : 19.81 cm en unités civilisées.

Ce qui est sûr, c'est que je vais faire un procès contre Mac Mickey Mabouse pour publicité mensongère, il va falloir qui me paye le pretium doloris… Je suis riche ! Yes ! Vivent les fêtes !

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JOYEUSES GUEULES DE BOIS, LES AMIS et AMISES !

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