Quand on n'a rien à perdre

Quand on n'a rien à perdre on ouvre grand son coeur,
L'argent a fait de nous la pire maladie,
Le visible chaos, un oiseau de malheur,
La reine jalousie ou roi de perfidie.

Quand on n'a rien à perdre on ouvre enfin les yeux,
On a faim, on a soif de combattre les flammes,
Où l'on voit tous ces gens riches et ennuyeux,
S'engraisser, se gausser, venir juger nos âmes.

Quand on n'a rien à perdre on devient si léger,
Le ventre pourtant vide, on part à l'aventure,
Survivre à chaque instant parmi quelque danger,
Où l'on se souviendra se serrer la ceinture.

Quand on n'a rien à perdre on a tout à gagner,
Par la force d'esprit, changer en bien les choses,
En donnant de l'amour, partager, se soigner,
Du monde violent et ses bleus d'ecchymoses.

Quand on n'a rien à perdre on garde en nous l'espoir,
De tracer une route aux couleurs de nos rêves,
De réussir malgré les doutes chaque soir,
Construire une famille où les rires s'élèvent.

Quand on n'a rien à perdre on ne fait pas semblant,
De vivre qu'à moitié, de cacher ses blessures,
De mentir à soi-même et devenir croulant,
Par le poids des années autant que des brûlures.

Quand on n'a rien à perdre on est prêt à courir,
Pour un bon avenir ou une bonne cause,
Donner puis recevoir, arrêter de souffrir,
La richesse est d'aimer pour bannir le morose.

Loic Stenk
Le 28 avril 2016