Re-pères

Au lendemain de ce 16 mars émaillé de violences, incendies...et à la question posée par D.M: que fait la police?

Je pense que si la police fonçait tête baissée dans les groupes de casseurs, il y aurait des blessés nombreux et des morts même, que les médias du monde entier nous tomberaient sur le paletot avec les commissions des droits de l'homme en nous accusant de ne pas tenir compte des libertés fondamentales et des droits de l'homme, qu'on sait tristement ce que donnent les chars lancés contre les êtres humains.

Le vrai problème est: qui sont ces casseurs et pourquoi cassent-ils/brûlent-ils tout ce qui leur tombe sous la main, pourquoi pillent-ils les boutiques, pourquoi jettent-ils des pavés sur les forces de l'ordre, pourquoi cette envie d'en découdre avec violence, pourquoi cette haine rageuse et revancharde au fond du ventre? 

Il se trouve qu'il y a peu, j'ai rencontré un jeune. Milieu bourgeois mais un gosse en rupture d'études, ne faisant rien de ses journées et pas grand chose de ses nuits, un père qui ne s'oppose jamais à lui, une maman qui ne sait plus quoi faire, des psys unanimes à dire qu'il faut donner un cadre à ce garçon, lequel m'explique qu'il passe des heures sur le net à se nourrir de propos délétères de groupuscules extrémistes, crachant leur haine contre le monde bourgeois et la société capitaliste. Seul derrière son écran, le môme boit des propos haineux en perfusion, finit par me dire que ses parents - qui le logent et le nourrissent depuis des années - ne sont rien que des bourgeois sans émotions, que la seule solution est l'anarchie. 

Quand je lui fais remarquer que sans ces parents bourgeois pour le nourrir et le loger gratos, lui payer son abonnement de téléphone et celui de la box, des vacances à la mer et des séances de psy à tire larigot, il serait sous un pont ou dans un caniveau, le garçon semble surpris. Il n'y avait pas pensé.

Le phénomène est le même que pour d'autres jeunes convertis à des dogmes extrémistes, un lavage de cerveau sur la toile fort bien organisé par des êtres dangereux et manipulateurs, prêchant des théories fumeuses à visées destructrices. 

Voler, piller, incendier, s'en prendre aux forces de l'ordre ou aux pompiers révèlent un manque cruel de re-pères.

Où sont les pères de ces garçons? Quelles limites ont été mises à ces jeunes quand ils étaient encore enfants? Quand leur a t'on dit non? Un enfant à qui on ne pose pas de limites plonge dans une anxiété majeure, peine à se situer, cherche les bords du cadre, se sent oublié voire abandonné, ne sait pas au fond quelles sont ses zones de réassurance et ses zones de danger. Quant aux psys qui font du clientélisme et confortent ces jeunes pendant des années dans un statut de victime - victime de parents bourreaux/de la société qui ne les comprend pas, je préfère ne pas dire ce que j'en pense.

Mon soutien est entier aux forces de l'ordre. S'il y a une chose à faire c'est légiférer sur les appels à la violence qui tournent sur le net. La seconde est d'expliquer à ces jeunes qu'il y a des limites à ne pas franchir pour leur propre sécurité, que bien sûr qu'ils ont leur place dans notre société et peuvent y œuvrer utilement.

Un arbre ne grandit pas droit sans tuteur pour le soutenir au départ.