Relation extra-professionnelle sur la table

Béatrice Jarretelle

Rencontre au sommet, au bureau et en cachette....

Je sais que toute relation affectueuse dans le cadre du travail est interdite, tout échange oral ou plus profond sur les lieux de l'épanouissement professionnel aussi, je sais, mais... trop tentant.


C'était un soir, à 21 heures, heure où les poules ont mangé, où les mal-pensants sont devant TF1, et où moi j'ai encore une bonne vieille analyse stratégique que personne ne lira à finir, au bureau, lorsque je vois le chargé d'affaires de je ne sais plus quelle zone EMEA-Roi de l'Univers est entré pour me demander de lui imprimer un document.

 

Sauf que tout le monde sait que c'est un gros dragueur, et lui sait mieux que personne que ça fait deux ans que je monte toujours l'escalier derrière lui pour mater son cul.

 

Évidemment qu'il ne faut pas, évidemment pas au travail, enfin le moins possible dans la mesure du… mais j'ai tellement de faiblesse à l'égard des hommes forts que je lui imprime le document en question, et le laisse se rapprocher de moi,  sur le bureau, puis sur le coin de ma chaise. 


Tout le monde sait où il veut en venir et moi je retiens mon souffle pour pas qu'il ne sente trop les phéromones qui se dégagent de ma personne, sauf que si on ne respire pas, on devient rouge et ça envoie encore plus de messages codés. Il a dû sentir les phéromones, lui, et se met à caresser naturellement mon décolleté du revers de la main, puis défait un bouton de ma chemise, puis deux...


Je ne prends pas la peine de prendre l'air farouche-outré et de lui demander s'il se croit chez lui, ce qui est à l'évidence le cas, ni de prendre l'air farouche-étonné de celle qui va dire "mais attends, qu'est-ce que tu fais, là ?" avec la bouche en cul de poule, parce que ce serait de très mauvais goût.

 

"On aurait peut-être dû boire un verre avant, pour faire les choses dans l'ordre, mais avec tout le respect que je te dois j'ai tellement rêvé de déboutonner ta chemise dans ces bureaux que..." dit-il en déboutonnant ma chemise et en remontant sa main le long de ma cuisse, sous ma jupe, en se penchant de plus en plus vers moi qui doit avoir l'air pas-farouche-mais-pétrifiée de curiosité ce qu'il va se passer ensuite.

 

Nous avons continué de parler comme si personne n'avait sa main dans ma culotte, une main sur le clavier fouillant dans les archives de l'entreprise "Attends, je te montre quelque chose sur l'intranet". Whou, alors jouons comme ça, mon petit, je continue à te parler de la stratégie d'attaque du marché ouzbèke en te regardant dans les yeux ou je te… laisse... faire… Bon allez, d'accord, enlève ton pantalon !

 

Si on réveille le tigre, le tigre est réveillé, qu'on ne s'y méprenne. Mets-toi donc sur mon fauteuil en cuir, puisqu'on est dans la catégorie fantasme, autant que je passe sous le bureau.

 

-      Ah ! J'en ai tellement rêvé... c'est ultra agréable.

-      Merci.

 

Le Monsieur n'a de toute façon aucun pouvoir de nuisance dans la société, et puis les traités déontologiques de NonBaiserAuTaf oublient parfois un paramètre : quand vraiment, c'est bon, on fait ce qu'on veut.

 

Il reprend son travail laissé en suspens sous ma jupe,

il enlève doucement ma (toute) petite culotte,

il se penche sur moi,

il fait en souriant une boulette de papier avec le document sur le marché ouzbèke,

il me tourne délicatement et fait ce que chaque mâle devrait faire : il me prend doucement les cheveux et me plaque sur le bureau, mon bureau, en faisant valser et l'ordinateur et le dossier, se met debout derrière moi et…

 

Encore… Une seule position, tout doucement, puis plus vite, puis moins vite, puis je t'attrape les cheveux, puis je te tiens fort les hanches, mais toujours dans la même position, avec la mini crainte excitante que quelqu'un nous surprenne pendant et un état de torpeur très agréable juste après, ici, au bureau où je suis assise tous les jours...

 

Je viens de donner mon corps sans opposer aucune résistance, je devais attendre que ça se passe depuis trop longtemps, alors ce n'était pas pour dire non lorsque l'occasion se présente !

 

Nous n'avons pas dit "tu n'en parles à personne", ni "c'était comment ?" parce que c'est vraiment beauf et inapproprié, j'ai plutôt dit en riant :

 

-      Bon, allons le boire, ce coup, je te ferai une photocopie du dossier ouzbèke demain.

-      Ouais, bonne idée, j'ai la bouche sèche, là.

 

Hum. Encore bravo.

 

 


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