Samain, retour aux sources.

Non, je ne fais pas ma bêcheuse, j'ai creusé maintes fois la citrouille pour lui sculpter des yeux, un nez, une bouche, je n'ai rien contre les déguisements, mais toute cette agitation autour de Halloween, ça finit par me pomper l'air. Oui parce que ce n'est pas que du maquillage et des bonbons.

L'Irlande en moi se rebiffe ; là-bas l'origine de Halloween c'est la fête païenne de  Samain, c'est le Nouvel An celte. Et ça ne durait pas une petite nuit mais une semaine. Les Irlandais voient ça en grand. Et surtout, c'est une période hors du temps, une passerelle qui marque la fin de l'été et qui mène à la saison sombre. Nombreuses sont les cultures qui ont une fête qui tourne autour de la lumière. L'angoisse de la voir disparaître un peu plus chaque jour, du temps où les forêts étaient épaisses, et que la nuit était noire et profonde. L'espoir de son retour à la saison claire. Entre les deux, la traversée de l'hiver, rude, long, une épreuve en soi. Les héros à Samain étaient récompensés car s'ouvrait alors une passerelle vers l'autre monde, celui des dieux, des valeureux. La communauté se soudait autour de cette fête pour unir ses forces avant d'affronter l'hiver.

Bon, ça va mieux, maintenant, quand vous mettrez une bougie dans le Jack o'lantern, vous penserez peut-être à l'importance de cette petite flamme, du temps où il n'y avait que ça et qu'on vivait au rythme du soleil.