Sanguine

Susanne Derève


Te souviens-tu d'un certain soir

où la pierre comme une sanguine

luisait des derniers feux du jour  

 

Où blottie dans tes bras

j'aurais voulu te dire l'amour

pareil à ces façades

 

comme un visage offert

au regard de l'amant

et qu'alentour tout semble fade 

 

 Mais déjà tu lâchais négligemment

ma main tu remontais l'allée

empruntais le chemin

sans plus te retourner

 

Je refermais sur mes genoux

le livre ouvert qui disait que tout passe

qu'il faut être jaloux d'en conserver la trace  

brûlante  comme un fer




Illustration :  Camille Pissaro - Quai de la Bourse Rouen

 

  • Tu as vécu ce magnifique texte et maintenant il est devant toi, devant nous
    N'est-ce pas le début d'une cicatrice ? Ces blessures à moitié guéries permettent d'avancer encore...un peu...comme la vie de tous, partagée.

    · Il y a presque 6 ans ·
    Autoportrait(small carr%c3%a9)

    Gabriel Meunier

    • Merci Gabriel ... sans doute que les vieilles douleurs on les apprivoise avec le temps...

      · Il y a presque 6 ans ·
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      Susanne Derève

  • Des mots porteurs de la douleur...

    · Il y a presque 6 ans ·
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    kephas

    • si ils ont porté quelque chose .. c'est bien ...

      · Il y a presque 6 ans ·
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      Susanne Derève

  • Magnifique... où la pierre comme une sanguine luit sous les derniers reflets du jour...et ce livre ouvert qui disait que tout passe... quelle poésie !!

    · Il y a presque 6 ans ·
    Louve blanche

    Louve

    • merci toujours ... et j'ai toujours beaucoup de plaisir à ce que tu viennes me lire

      · Il y a presque 6 ans ·
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      Susanne Derève

  • C'est très joli! J'aime beaucoup le rythme lent de ce poème sans ponctuation.

    · Il y a presque 6 ans ·
    Coucou plage 300

    aile68

    • merci, les poèmes ça devrait être une musique

      · Il y a presque 6 ans ·
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      Susanne Derève

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