Soirée de vacances.

-         Croyez-vous à la métempsychose, les gars ?

-         Tu voudrais te réincarner en quoi, toi ?

-         En taureau, car on dit bander comme un taureau.

-         Tu sais, on dit beaucoup de conneries, aussi.

-         Certes, mais j'ai déjà demandé à une ménagère laitière de plus de quarante ans, le taureau est un sacré gaillard de ce côté-là.

-         Et le fait d'être une fille ne te dérange pas trop ?

-         T'as raison ! C'est con, je vais prendre une antilope plutôt, cela ira mieux avec ma ligne élancée de gazelle. Et toi, Hervé, tu te vois en quoi ?

-         Moi, je me vois bien voler dans les airs, un aigle me conviendrait, car les chats ne les mangent pas.

-         Et le fait que tu aies le vertige ne te gêne pas trop ?

-         T'as raison ! Heureusement, je n'avais pas encore validé, je vais changer pour un ver de terre, on ne peut pas être plus bas. Et toi, Maurice, tu as déjà une idée ?

-         Pas vraiment.

-         Il faut y penser sérieusement, ce n'est pas au dernier moment que l'on prend cette décision, voyons !

-         Je préfère attendre d'être mort, car je ne veux pas être réincarné de mon vivant.

-         Certes, mais comme on n'y croit pas, on peut toujours délirer.

-         Alors, disons, que je serai un animal à poil, car je n'aime pas mettre de chaussettes.

-         Le choix ne manque pas. Et toi, Sophie, la sagesse ?

-         Je serai un coati ! J'aime cet animal paisible d'Amérique centrale avec sa queue droite comme un « I » qui est très pratique pour enfiler ses bagues et ses colliers, le soir.

-         Coquette comme une alouette, va !

-         Ah non ! Je suis allergique aux plumes, je ne serai ni alouette, ni mouette, ni cacahouète.

-         Allez les filles ! Pour mettre de l'ambiance je vais vous faire un petit strip-tease.

-         Plus jamais ça, Hervé ! On en a marre de tes strip-teases dominicaux, merci !

-         Bien sûr, vous n'êtes pas sensible à mon physique sculptural de statues grecques lanceuses de disques.

-         Attend ! Tu ne pourrais même pas lancer un frisbee.

-         J'ai obtenu un record au lancer de poids, quand j'étais petit !

-         De petits pois peut-être ?

-         Rigolez, rigoler ! Evidement avec vous, si on n'a pas le corps de Schwarzenegger, vous ne fantasmez pas.

-         Moi, si j'étais lui, j'aurais changé de nom pour ne pas perdre un quart d'heure à l'épeler à chaque concours de biscotos.

-         Moi, j'aurais bien aimé me réincarner dans la peau de Schwarzy

-         Je ne sais pas si cela aurait été très seyant pour une fille, Betty ?

-         Les Américains ont Schwarzy, nous, on a eu le droit qu'à Sarkozy, ça fait moins rêver !

-         Il est peut-être moins grand, mais il s'écrit plus facilement, quand même.

-         Oh, sérieusement, on s'égare, revenons à ce que l'on va se faire à manger ce soir, c'est plus important !

-         Réponse collégiale :

-         Oh, Ouuuiiiii ! allez à l'apéro, un Mojito Schwarzeneggerien pour moi !

-         C'est quand même chouette les vacances, tient en chouette, c'n'est pas mal comme oiseau de nuit de discothèques.

… et c'est reparti ! Mais je vous en fais grâce, car à la longue les discutions d'intellectuels lassent.