Solitude

Texte inachevé écrit il y à bientôt un an. Avec un peu de chance vous me ferez écrire la suite. Le voici dans sa version originale, peut être avec quelques corrections orthographiques mais sans, du moins peu, de reformulations. 

Le personnage, un biologiste en mission d’exploration, fait un rapport de mission qu'il enregistre en parlant directement dans sa combinaison. Un vaisseau interstellaire est stationnaire en orbite et ce système stellaire n’est qu’une escale de ravitaillement dans un voyage de plusieurs siècles. Excepté quelques éclaireurs avant eux, seuls une poignée d'explorateurs ont cette chance de leur vie de pouvoir poser le pied sur une planète.

Solitude

Atterrissage sans encombres sur HIP21053 d, le secteur est bordé d'une sorte de jungle bleue  dont j’ai commencé l’exploration vers le sud. La végétation y est très fragile, la plupart des spécimens observés sont constitués de membranes tubulaires bleues plus épaisses vers le centre, à l’intérieur desquels circule une sève très blanche semi opaque. L’organe photosynthétique est une sorte de réseau capillaire plus foncé et d’épaisseur variable ; les extrémités sont recouvertes d’une plus petite structure très fine d’un bleu très clair. Le simple fait de percer la couche externe de n’importe quel spécimen de ce type entraine sa chute, au rythme de l’écoulement du liquide ; arracher un tronc peut entrainer le même phénomène sur tout un périmètre, laissant une mare autour de la souche, ce qui laisse supposer des ramifications sous-terraines. Heureusement ma progression n’entraine que peu de pertes en raison des dimensions imposante de la végétation observée. Aucune forme de vie animale macroscopique n’a été repérée.

Imaginez ! Avec les vents quasi-inexistants et le silence absolu, ce secteur semble figé dans les longues journées de la planète. Rapport envoyé après neuf heures d’exploration, temps vaisseau, prochain rapport dans trente cinq heures.

Vingt sept heures après mon premier rapport, la densité apparente de végétation devient progressivement moindre au niveau de l’horizon, aucun doute, j’approche d’une plaine. Un battement rythmique a été ressentit il y a dix minutes, sur une durée de trente trois secondes, un autre battement est détecté dans les infra basses depuis quatre heures, le signal s’amplifie. Je réalise après une minute de progression qu’a trente mètres de là commence un grand lac de sève s’étendant jusqu'à l’horizon où reprend la jungle. J’avance d’une quarantaine de mètres dans ce lac baignaient encore les pieds des arbres, les environs deviennent plus compréhensibles à mes sens. Le phénomène décrivant les conséquences de l’arrachage du tronc d’un petit spécimen s’applique également aux grands spécimens, ainsi qu’en témoignent les quelques spécimens de très grande taille couchés mais pourtant intacts bordant le lac. Tout ce périmètre formant le lac ne serait alors qu’un unique plant ? Quelles sont les dimensions de la structure sous terraine ? La jungle entière en dépendrait elle ? Le biologiste que je suis en reste consterné. Plus haut sur l’horizon une zone de jungle moins dense semble tracer une route, à quelques degrés à l’est de celle-ci se dresse au loin, par-dessus la jungle, des tours gigantesques d’où semble provenir le signal infrabasse, d’évidence un ouvrage. La progression à travers le lac serait hasardeuse et mes réserves d’oxygène me permettent de faire un virgule trois fois le chemin du retour avant de prendre le risque d’utiliser de l’air local.

Je décide de m’arrêter quelques heures pour contempler la jungle et le lac sous la lumière de HIP21053 couchant. Cette occasion unique se perd en même temps que reprend le premier battement rythmique, il est plus lent que la première fois mais devient vite audible, ma combinaison se met en état d’alerte et m’oriente vers cette menace potentielle, à nord moins soixante huit degrés.