Stevie « la légende » Wonder – Rockhal – Luxembourg le 3 juillet 2014

manu88

Concours Noeud Pap

Stevie « la légende » Wonder – Rockhal – Luxembourg le 3 juillet 2014

 

 

Certains vous diront que les embouteillages sur l'autoroute des vacances c'est déjà les vacances. Pour moi le trajet vers un concert c'est déjà le concert. C'est vous dire si j'ai apprécié les quelques heures de route qui m'étaient nécessaires pour rejoindre la Rockhal à Esch Sur Alzette , haut lieu du rock au Luxembourg, en ce 3 juillet 2014.

Cette fois, point de groupe de métal hardcore à l'affiche, rien de tout ça. Non, celui qui justifie ce déplacement est simplement une des dernières légendes vivantes de la musique, j'ai nommé Stevie Wonder.

Trois heures de route me séparaient donc du show du maître, plus exactement de la première partie qui précède le show du maître, et comme un bonheur n'arrive jamais seul celle qui a l'immense honneur de chauffer la salle est la jeune et talentueuse Selah Sue . C'est confirmé, trois heures de préliminaires musicales autoroutières assurent une parfaite montée du désir. En attendant, pour se mettre dans l'ambiance les CDs défilent dans l'autoradio , on y trouve  du rock, du blues, de la soul, et bien sur l'album de Selah Sue histoire de se préparer. Seule interdiction tacite, pas de Stevie Wonder au programme, quand on s'apprête à voir la Joconde on n'est pas obligé d'aller visiter leonardevinci.com juste avant ! Bref, après trois heures de trajet ponctuées par des palpations frénétiques destinées à vérifier pour la douzième fois que oui j'ai bien pris mon billet, me voici à 19h10 à quatre mètres environ de la scène dont l'encombrement annonce une équipe de musiciens agréablement surdimensionnée.

La salle est pleine quand à 20 heures, Selah Sue entre en scène. Des basses ronflantes, un batteur bien groovy accompagnent parfaitement le flow mi soul - mi hip hop de la jeune chanteuse Belge. Les morceaux s'enchaînent pendant 45 mn parmi lesquels le très connu RaggaMuffin  avant que les lumières ne se rallument sur le balai des techniciens et autres guitare techs. Ca approche.

Je profite de l'attente pour observer autour de moi. Juste devant, une femme, la soixantaine, arbore fièrement un tee shirt décoré à la main portant la mention «  I Live in Stevie Wonderland ». Je me rendrai compte plus tard qu'elle aura pleuré pendant la moitié du concert. Je souris en voyant le panneau de la Rockhal indiquant « No Stage Diving » en me disant que Stevie va peut être se jeter dans le public puisqu'il ne peut pas voir le panneau ! Je ne déteste pas cette attente mais quand enfin la lumière s'éteint vers 22h, mon enthousiasme s'additionne à celui des autres 6500 personnes présentes pour acclamer l'entrée de Stevie sur une reprise de Marvin Gaye. La magie opère.

Stevie prévient, il est un vieux monsieur black, il aura sûrement besoin de faire un break Personne n'y croit, à 64 ans le monsieur est encore bien là. Très vite les hits se suivent mettant la foule au diapason des 15 musiciens, la production n'a pas cherché à faire des économies de ce coté là (il y a sur scène un batteur et deux percussionnistes , rendez vous compte). Coté éclairages c'est plus light si j'ose dire : pas d'effets pyrotechniques, pas d'écran géant, ceux qui s'attendaient à en prendre plein les yeux se sont trompés de concert, c'est bien pour les oreilles que nous sommes là. Stevie nous parle, me parle, quasiment entre chaque titre. Il répond aux innombrables « I love you » par des « I love you too » , nous parle d'amour. Pour un peu on se croirait à Harlem pendant un Gospel, c'est beau. Il arrête ses musiciens d'un geste et nous annonce qu'il veut faire une grande chorale, juste le batteur lui et nous, le Stevie Wonder Choir of Luxembourg entreprend à cappella « Ebony and Ivory » la communion est parfaite. Malicieusement il nous fait comprendre que nous pouvons répéter ses notes ou chanter nos propres notes il nous aime quand même. Pas facile de suivre le maître ! Mais l'interruption est très courte.

Chaque morceau qui suit est un tube, et la présentation des musiciens nous fait vite réaliser que la fin du show est proche. La tension monte.

Quand les premières notes de Superstition résonnent dans la Rockhal nous savons que c'est la fin, l' apothéose. Pendant quelques longues minutes le public tente de le faire revenir à grands cris, mais il a déjà tout donné pendant deux heures, l'allumage des néons nous rappelle brusquement qu'il faut partir. Partir, mais en douceur. J'ai trois heures de route devant moi pour écouter Stevie et reprendre une vie normale.

Signaler ce texte