Tanit

C'est chiant d'être toujours dans l'interrogation. Pour la culpabilisation, il y a belle lurette que je l'ai jetée par-dessus les orties. Les rares amis qui sont dans la confidence auront beau jeu de chercher à me parler fidélité ou des liens sacrés du mariage, je me suis forgé une solide opinion à ce sujet. Fréquentent-ils avec assiduité la messe dominicale pour se permettre une critique et hiérarchiser mes péchés ? Est-ce plus sacrilège d'aimer le corps féminin que de rejeter son prochain ? Combien d'entre eux seraient prêt à me suivre pendant un mois au milieu des ordures de Smokey Mountain à Manille et comprendre tout l'humilité que je porte aux parias ?

Je vous choque, et alors ? Quand une partenaire de passage prend son pied sous mes coups de langue, voire qu'elle accepte de me livrer son cul, où est l'indécence ? Nous sommes entre adultes consentants et responsables, non ? Ne trouvez-vous pas plus choquantes vos photos de vacances postées sur Facebook, juste histoire d'épater la galerie ?

Ce n'est pas ma queue qui me guide. C'est ma tristesse et ma nostalgie. J'ai pleinement conscience qu'en chacune d'entre vous,  je recherche les caresses et l'amour d'une mère que je n'ai pas eu. Je sais que lorsque je joue avec vous le dominant, je n'attends dans vos gémissements et votre plaisir que des mots doux matriciels qui ne sont jamais venus dans ma prime enfance.

C'est de là que vient la tristesse que vous percevez au fond de mon regard lorsque nous sommes apaisés. J'ai conscience de rechercher une chimère.

Maintenant que vous le savez, ne me jugez pas. Je sais également pleinement profiter de la chair. Ne jouez pas les impudiques. Soyez indécentes. Jouez les ingénues. Faites la salope, ça ne sortira pas de l'alcôve. Je saurai vous le rendre par la dureté de mon sexe, par les frôlements de mes doigts qui d'expérience sauront vous faire mouiller ou faire pointer vos mamelons.