Terrasse Teck.

effect

Je ne sais comment, j'avais ses lèvres dans les miennes, en décalcomanies. C'était tout de suite après le café, dans le prolongement des frites et du Fanta en terrasse. Elle terminait son extrême Double Cheese par un sunday. La mayonnaise était dans nos bouches. Sa robe, ses cheveux volaient sous le parasol pointu Heïneken. Sa poitrine aussi semblait voler et pointue. Je ne faisais que regarder le bout de ses seins, sous son Kaporal imprimé de pois chiche barrés d'un trait rouge. J'étais en admiration, en coma idyllique, au garde à vous. Dans la tenue exagérée de ce corps en face, je glissais en cachette sous ma langue, une aspirine de voyage. Aussi, je soignais ce maux et cette gêne par un clop, par une bouffée de Lucky. Nous nous tenions assis là, dans la table ronde 63. J'avençais des « je t'aime » et elle des « pourquoi ? », aussi des « t'es trop con ! » et moi des «  peut-être ! » et des « Surement! ». Le ciel tombait de réponses, de doutes et d'avalanches. Nous flottions d'amour à treize heures quinze. Je déployais le Heïneken et sa poitrine perlait encore vers quatorze heures trente. Les lames du banc, humides. Sur le Drive des voitures avançaient. Sur la double file des voix off sortaient des portières: "Un 280 et potatoes en menu maxi", "Un Burger...allo?.. non c'est tout !", "Bonjour et bienvenue, vous désirez quoi ?". Les menus clignotaient dans des carrés 60 par 60...
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