The Smiths - The queen is dead
petisaintleu
Je suis un puriste. Quand je lis que Michael Jackson est qualifié de roi de la pop, ça me met en rage. La pop, c'est l'Angleterre. C'est l'accent cockney, le port de Liverpool (gloire aux Beatles de s'être approprié les chansons de marins), les maisons faubouriennes en briques et le smog londonien.
Avec les Smiths, on est de suite dans l'ambiance. Les références, malgré quelques digressions américaines (Kerouac, James Dean) sont toutes la marque de la fierté insulaire : Oscar Wilde, Sandie Shaw jusqu'aux meurtres pédophiles perpétrés par Ian Brady et Myra Hindley.
Preuve de mon objectivité, The Queen is Dead a été élu par le NME meilleur album de tous les temps l'année dernière.
Je ne m'y suis pas trompé, dès sa sortie en 1986. Il avait beau sonner Sixties, avec Alain Delon sur la pochette, j'étais suffisamment pointu pour en saisir toute la perfection et oublier pour un temps les synthés pesants de la cold Wave.
The Queen is dead est la synthèse et la genèse. C'est le retour des guitares électriques à la sauce tremolo. Avec Johnny Marr, Morrissey est porté en état d'apesanteur par une guitare nerveuse, laissant dans le rétroviseur les trois accords d'un morceau punk par une incroyable virtuosité mélodique. Sans cette reine, point d'Oasis, de Placebo, de Radiohead. Ca fait froid dans le dos.
Si vous êtes gavés à la soupe marketée, prenez 4:05 minutes de votre temps. Ecoutez There Is a Light That Never Goes Out.
Je vous jalouse d'avance de mettre des sons sur le mot perfection.
(10)
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