Théâtre impérial
ernestin-frenelius
Théâtre impérial
Je suis installé dans le tram encore un peu malade
Je vais vers le Petit Théâtre
Dehors il fait gris, il a plu
En montant je n’ai vu qu’une jeune fille brune
Elle est encore debout quelques mètres derrière moi
Au première arrêt six ou sept voyageurs montent
Un couple s’est assis à quelques mètres en face de moi, ils discutent
Mais je ne discerne pas ce qu’ils disent
Un autre voyageur s’est assis derrière moi
J’entends des bruits, des cliquetis métalliques
Il compte de la monnaie
Elle, elle parle, elle dit qu’elle va au Auchan et puis c’est tout
Une jeune fille au cheuveux chatains bouclés est debout trois mètres devant moi
De profil, appuyée à la cloison de la rame
Elle se détourne vers moi et je vois
Qu’elle porte des lunettes à monture noire
Elle s’en est allée
D’autres voyageurs sont montés
Trois jeunes filles toutes souriantes qui discutent
Chacune un téléphone à la main
Il y a de plus en plus de voyageurs
Un jeune homme qui s’est asis sur ma gauche ressemble à un de mes amis
Par terre c’est humide et gris parce que dehors il a plu
Le téléphone d’une des jeunes filles tinte désagréablement
Mais elle ne daigne pas lui répondre
Une toute jeune fille , blonde, coiffée d’une impeccable et impériale haute natte, a pris la place de la jeune fille chatain bouclée
Elle a des écouteurs blancs dans les oreilles
Sa peau est satinée et son profil acéré plus tout à fait juvénile
Tranche avec son pull rouge vif
Une autre fille, bonnet et pantalon noir encadrant veste grise, déambule dos à moi
Avant de s’assoir face à moi derrière la blonde nattée
Qui s’est accoudée face à la vitre pour tripoter son téléphone
Elle danse un peu, un de ses genoux plie au rythme du dodelinement de sa tête
Elle s’est approchée de la porte
Elle a sac brun clouté bleu métallique
Elle n’est pas descendue
S’est appuyée le fessier sur l’appui fesse juste devant moi
Je ne vois que sa natte
Et un peu ses oreilles
Je me demande ce qu’elle pense de ma coiffure
Indépendamment de ma tête un peu malade
Le tram tourne
Elle est obligé de faire un petit pas de coté pour ne pas perdre l'équilibre
Vu de plus près sa natte n’est pas si parfaite que ça, mais elle tient
Elle ne descend toujours pas
Au prochaine arrêt je descendrai
Et irai prendre ma correspondance
À après, dans l’autre tram
J’y suis
Juste en face de moi, il y a une fille rousse qui lit un journal gratuit
Juste à ma gauche il y a une fille qui frotte et tapote une tablette du bout de son doigt
Je n’ose pas tellement plus les regarder
La fille à la tablette cherche sa route, elle se renseigne auprès de sa voisine
Je ne sais d’où vient son accent
Elle montre sa tablette à sa voisine
La rouquine en face tripote son téléphone puis se mouche
Elle a un rouge à lèvres assez discret
Et fait de mignonnes petites moues qui laissent juste apparaître sa langue un peu moins rouge que ses lèvres
Elle est partie
La fille à la tablette aussi
Les autres voyageurs se sont concertés pour lui indiquer le meilleur chemin
Un jeune homme en a profité pour se renseigner sur le sien
Je n’ai pas pris part, je n’ai fait qu’écrire
Le jeune homme aussi est descendu
Moi je descendrais au terminus
Je me suis un peu perdu dans mes pensées
Dans les pensées d’un autre poème que j’ai écrit
Ça m’arrive rarement
C’est peut-être parce que je suis un peu malade
Vivement que j’arrive au terminus puis au Petit Théâtre
Quoi qu’ici je n’y suis pas si mal quand j’y suis inspiré
Mais je ne sais pas à quoi ça tient
C’est tangent
Le théâtre est-il un art plus sûr que celui d’écrire la vie autour de soi assis dans le tram bien vivant quoi qu’un peu malade ?
Je ne sais pas, j’approche du terminus et du Petit Théâtre et de la fin de ce poème
Que je ne suis pas inspiré à finir théâtralement
J’arrive simplement au terminus
Et vais continuer mon chemin vers le petit téâtre à pied
Je ne sais pas encore écrire en marchant
À bientôt.
voyage tant que tu te sent jeune!
· Il y a plus de 11 ans ·saki
L'inspiration dans le tram, en marchant, en étant joyeux, en étant triste...
· Il y a plus de 11 ans ·L'essentiel est que l'écriture apporte son impression de devoir accompli (de clarificateur d'idées).
carmen-p
un texte sanctuaire ou j'ai eu l'impression de prendre le tram dans ta poèsie
· Il y a plus de 11 ans ·Salvatore Pepe
Désolé de te dire que les textes de cette veine deviennent un peu lassants, d'où peut-être une certaine chute du nombre de lecteurs. De plus il y a encore beaucoup à corriger au plan orthographique quand tu "tapottes" un seul T ; bon courage car tu as du potentiel !
· Il y a plus de 11 ans ·Dominique Arnaud