Tita et la déesse de la pluie

Christophe Paris

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Tita, 6 ans, avec des couettes parce que c'est chouette, se sent triste et fâchée. Zinzin, Son jouet préféré est cassé. C'est un petit oiseau de métal jaune avec remontoir à clé qui battait des ailes. Elle l'avait appelé Zinzin le zozio parce que ses yeux louchaient ce qui le rendait très rigolo. « Voilà, ze pourrais plus jouer avec et puis j'en ai assez de rester à la maison, tout ça à cause d'elles ». « Elles ? » interrogea sa maman de la cuisine. « Bah les gouttes de là-haut ! Elles ont rouillé mon zouzou et m'empêchent d'aller dans la montagne ou de voir les étoiles.
- Prends ton livre de magie si tu t'ennuies». Furieuse, la petite répondit qu'elle n'en avait pas envie mais qu'elle partait disputer la pluie. « Tita non ! Tu vas être trempée… ». Trop tard, la porte vient de claquer, la fillette est déjà dehors sans manteau mais avec Zinzin dans les mains. Il pleut à grosses gouttes. La petite fille dispute alors la pluie en criant très fort. « Pourquoi tu « pleux » tout le temps des gouttes toutes froides et que tu casses mon Zozio ? Pourquoi tu m'empêches d'aller dehors, tu sais rien faire d'autre que d'embêter les gens ? T'es qu'une méchante ». A cet instant un fait étrange se produisit. La pluie tombait toujours sur la petite mais sans la mouiller et ses vêtements avaient subitement séché, ce qui fît taire Tita. Il y avait plus surprenant encore. Les gouttes devant elle commencèrent à tournoyer dans tous les sens jusqu'à former une grosse bulle d'eau flottant dans l'air. Celle-ci se déforma alors dans tous les sens jusqu'à se changer en une femme transparente aux yeux bleus comme l'océan.
«Qui es-tu pour ainsi crier sur moi déesse de la pluie ? Déclara-t-elle.
- Je suis Tita, j'ai 7 ans et je te trouve pas zentille, t'as rouillé mon zinzin.
 La déesse esquissa un sourire
- Crois-tu que c'est comme cela que l'on s'adresse à moi, te comportes-tu ainsi avec tes parents ? 
-Vouiche, et ça marche très bien, quand je crie après j'ai ce que ze veux.
-Tiens donc ! Petite maline… fît la déesse un peu surprise.  Et que veux-tu que je fasse ? Pourquoi me déranges-tu ?
-Je veux que tu arrêtes de pleuvoir et voir les étoiles plus souvent. Pourquoi elles ne pleuvent pas à ta place ? Ce serait plus joli.
-Mais s'il ne pleut plus comment nourrir les fleurs que tu offres à ta maman ? Comment pêcher les poissons que tu manges ? Ton monde a besoin de moi… Cela dit tu as raison, on ne s'amuse pas avec mes averses, répliqua la déesse visiblement contrariée. Reviens demain avec ton livre de magie et laisse moi Zinzin ». Ce fût chose faite.
Le lendemain à la même heure la pluie s'adressa à la petite fille.
« Tita la maline, je ne savais comment me faire aimer des humains et tu m'as apporté la réponse.
-Ah bon je vais avoir un cadeau alors ?
-A condition de ne plus crier ni sur moi ni sur tes parents.
Après un certain temps d'hésitation l'enfant accepta.
-Ouvre ton livre de magie, tu voulais que les étoiles pleuvent du ciel ? Voici ce que j'ai inventé pour toi. Elle déposa sur une page des étoiles blanches légères comme des plumes.
-Je les ai nommé flocons. A chaque fois que tu ouvriras ton livre à cette page, ils tomberont par milliers, tu appelleras ça la neige si on te demande ce que c'est. Quant à zinzin le voici tout réparé, en prononçant le mot luge il grandira d'un coup et tu pourras presque voler sur la neige avec lui". La déesse disparut alors, laissant aux enfants de la terre, boules de neiges et glissades, heureuse de les entendre rire.

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