Tombeau

Et de mon être tout entier je suis le tombeau

De cette enveloppe charnelle je suis enlinceulé

Je porte le deuil de ma propre humanité

Dans ce carcan dont je reste le héros

Aucune joie  ni tristesse ne m'atteignent

Seule l'intemporalité de mon statut de mortel

Me rappelle l'existence de mes peines

Et le fruit défendu de la belle

Le destin a fait de moi ce que je suis

Cet être de connaissance  si inconnu au monde

Je ne saurai jamais qui je suis

Et resterai noyé dans mes pensées les plus profondes

Plus je pense moins je sais

Plus je ressens plus je souffre

Mon être de raison est torturé

Par le gigantisme de ce gouffre

Lorsque toute question n'aura plus de sens

Que je laisserai enfin mon esprit divaguer

Alors peut-être je saurai

La vérité de ce premier été