Typologie des éditeurs relous (à la recherche de la pintade)
lorine
Comme vous l'avez sans doute remarqué, j'aime beaucoup les typologies. C'est une forme d'article que je trouve plutôt drôle et qui permet de dédramatiser certains sujets, qui parfois, peuvent irriter (le mot est faible). Cependant, aujourd'hui, ce n'est pas un témoignage (je n'ai encore jamais publié mes écrits), mais plus un recueil de tranches de vie que des auteurs ont partagé, retraçant leur mésaventures éditoriale. Cet article fait directement écho à l'un des articles que j'ai écrit il y a quelques temps : les éditions connard (http://welovewords.com/documents/dftgyhjoikl). Allons-y mes amis.
1- L'éditeur séducteur : Une histoire qui m'a un peu choqué (le mot est TRÈS faible). Je pensais que ce genre de bassesse avait épargné le monde de l'écriture et de l'édition. Que nenni pauvres naïfs. Le monde est plus cruel que mon pauvre cerveau de Bisounours pouvait l'imaginer.
Pour faire simple : vous êtes une jeune femme pimpante passionnée d'écriture et, sans aucun vice caché, vous envoyez vos manuscrits à diverses maisons d'éditions. MIRACLE ! Un éditeur vous appelle. Ce dernier vous indique qu'il est très intéressé par votre œuvre et qu'il souhaiterait vous rencontrer afin de négocier un possible contrat d'édition. Cependant, au cours de la conversation, vous vous rendez compte que monsieur vous demande : votre âge, votre profession, votre statut marital, s'il y a un homme dans votre vie et autres questions plus ou moins subtiles selon la discrétion de l'oiseau.
Je ne sais pas si ce monsieur à réellement l'intention de vous publier. À priori, je dirais que non. Sans doute que sa réaction n'aurait pas (du tout) été la même si vous aviez été Gérard Bidochon, 45 ans, bedonnant, marié avec 3 enfants. Cependant, quand bien même il voudrait bien vous faire signer, j'imagine que la perspective de se faire draguer à chaque rendez-vous avec son éditeur n'est pas quelque chose que l'on attend avec une impatience humide (après je ne juge pas, chacun ses délires, chacun sa culotte).
2- L'éditeur à compte de pigeon : C'est une maison qui se revendique être à compte d'éditeur (c'est à dire que l'auteur n'a rien à débourser).
Prenons un autre exemple : vous êtes une jeune (ou un jeune, ne soyons pas sectaire), auteur et un jour, dans votre boite aux lettres, vous recevez un contrat d'édition accompagné d'une jolie lettre parfumée. Joie ! Bonheur ! Félicité !
Sauf que non, puisque l'éditeur vous demande de participer à des "frais de maquette". À la limite, si ce n'était que quelques dizaines d'euros, pourquoi pas (et encore). Sauf que parfois, j'ai pu voir des frais de "participations aux frais d'édition" s'élevant à presque 400 euros, ou l'ajout d'une illustration faite par un professionnel à plus de 200 euros.
Chez moi, on appelle ça du compte d'auteur et encore non, puisque l'auteur publié à compte d'auteur garde toujours ses droits (ce qui n'est pas le cas ici vu qu'il y a un contrat). En résumé : vous vous faites doublement pigeonné. Et bien sur, quand vous allez faire un tour sur le site de l'éditeur, sa maison est la meilleure, la plus belle, la plus bandante et vous promet de faire de votre roman le prochain shinning (ou fifty shades of grey... comme je vous l'ai dit, je ne suis pas sectaire). Un conseil... courrez !
3- L'éditeur qui se croyait grand : Alors, celui là est particulier puisque ce n'est pas vraiment un arnaqueur. C'est juste l'une des entités les plus désagréables qui existent. J'ai lu sur le net des témoignages d'auteurs qui se sont vus retourné leur ouvrage avec une lettre de refus. C'est malheureusement des choses qui arrivent très fréquemment. Où est le problème, me demanderez-vous ?
Le problème réside dans cette lettre qui se veut volontairement insultante. L'éditeur vous demande clairement d'arrêter d'écrire, que votre livre était très drôle dans sa médiocrité, qu'il ne comprend pas comment on peut écrire un caca pareil (toujours dit de manière extrêmement imagée) etc... Je vous laisse imaginer l'effet que de tels commentaires peuvent avoir sur la confiance en soi... Mais bon, c'est de votre faute aussi, après tout, vous n'aviez qu'à écrire mieux. Rien à faire que vous ayez passé des mois sur votre manuscrit. Vous êtes mauvais. Devenez pizzaiolo à la place.
Petit plus de la pintade !
- L'agent littéraire indépendant : Alors, je savais que cette pratique existait et marchait très bien aux État-Unis. Cependant, en France, il me semble que les agents (compétents) sont très rares (je dis peut-être une bêtise, n'hésitez pas à me le dire si c'est le cas).
Pour faire simple, un agent est quelqu'un qui s'occupe de vous trouver un éditeur et de tout ce qui tourne autour de la promotion et de l'organisation des dédicaces et autres interviews.
En France, on a surtout des arnaqueurs. L'agent littéraire indépendant vient vers vous en expliquant à quel point il est fan de ce que vous faites, qu'il est persuadé que vous êtes la réincarnation directe de Lovecraft ou la descendance spirituelle de Stephen King (il est presque mignon en plus !). Il vous propose tout naturellement (contre rémunération) de vous trouver un éditeur.
Suis-je pessimiste si je dis que vous avez plus de chance de croiser la vierge dans votre salle de bain que d'être publié grâce à cet intermédiaire ?
J'aime vos anecdotes. Si vous en avez dans ce genre là, n'hésitez pas à les raconter !
Merci pour ce joli catalogue ! Oh... On peut se consoler en sachant que Baudelaire (je crois...) fut refusé par des éditeurs...
· Il y a plus de 8 ans ·Je dois avoir un gros côté maso, car j'écris des pièces de théâtre, alors là, faut trouver la compagnie, la scène, etc... Mais j'ai été (un petit peu) joué par des compagnies amateurs et leur coeur à l'ouvrage, leur sincérité, la représentation, tout cela ! Cela vaut bien la Vierge dans ma salle de bain...
astrov
Dur d'appartenir au monde des mots et de devoir se défendre contre des escrocs matérialistes :) Heureusement que tu combats les dragons à nos côtés :)
· Il y a plus de 9 ans ·carouille
En ce qui concerne l'agent littéraire de Stephen King, c'est simple, ce fut sa femme, qui l'encouragea à écrire. Elle travailla pendant que lui écrivait, et elle n'eut pas tort, puisque grâce à elle, Stephen King put sortir du lot...
· Il y a plus de 9 ans ·arthur-roubignolle
Quand c'est des proches qui font ce travail, évidemment que c'est bénéfique. Mais j'imagine qu'il n'a pas eu à la payer grassement tout les mois (ou alors en nature, mais leur vie intime ne m'intéresse pas :p)
· Il y a plus de 9 ans ·lorine