UN COUPLE D'ISSY À PARIS

Philippe Larue

Rêveries parisiennes

Au Hyatt Paris Madeleine de la rue Malherbes-20h01

J'écris ces mots dans l'avion pour New York, vol 696. Mon nom est Joséphine, et je viens de vivre une vie de couple inédite, le temps d'un week-end. Est-ce possible? Oui...

"J'étais assise dans un fauteuil cabriolet au café M. Une pièce chaleureuse où le jeu des lumières vous faisaient oublier quelques sombres pensées. Le verre de château Yquem 1946 était doux, sucré et ample dans la bouche. J'avais la langue excitée comme la queue d'un castor qui tape sur des morceaux de bois. Le vin était chaleureux. Je m'octroyais de temps à autre, un verre d'un vin millisimée. Il avait vite eu raison de mes joues. Si lui était blanc, moi, j'etais devenu rouge. Je dois avouer que cela m'avait aidée, lorsqu'il était venu vers moi, me demandant si j'etais la sœur de Marilyn Monroe! 

Il était grand, habillé d'une élégance à faire virer la cutie d'un cardinal, même Richelieu. Mon nez était devenu une chaudière à alambic lorsque j'avais sentit  les effluves d'un Bleu de Chanel sur son cou, rasé de près. Quelques cris toussifs étaient sortis par l'avalement d'une gorgée de vin trop rapidement. La communication avait démarrée rapidement. Il était écrivain et musicien, et beaucoup plus: Joseph était de passage à Paris pour dédicacer son nouveau livre, avant de partir pour Varsovie.

Après un passage au SPA de l'hotel, que j'avais rapidement acceptée, où quelques galets brûlant avaient ricochés sur nos chakras, l'invitation à faire quelques chinoiseries à la ZZ Top au champagne bar ne fut un regret. Puis, ce fut une soirée du 7eme art. Nous avons commencés par la descente du Sacré-Coeur par les rues de Montmartre en scooter, jusqu'au canal St Martin, où nous avons lancés deux pièces en argent. On aurait dit deux mini soucoupes volantes venant d'une petite martienne. 

Ensuite, le photographe du studio Harcourt a eu une crampe au doigt pour avoir prit une centaine de photos grimacées et romantiques. Le musée de l'erotisme fut un jeu de regard, une danse de doigts, de baisers elegants et savoureux. Des rires complices devant certains objets. Le Crazy Horse Saloon porta bien son nom, car j'avais failli finir sur le divan en  forme de bouche féminine. Le canapé était devenu un Paris lors de notre prochaine rencontre. 

Joseph avait ensuite loué une voiture pour effectuer un safari parisien by night. Je ne sais combien il y a d'etoiles dans la voie lactée, mais je crois que toutes les lumières des réverbères et des fenêtres des monuments sont restées dans mes yeux: un Grand Palais et son petit frère, et les champs-Elysées furent une captation lumineuse. Puis vint le pont Alexandre III et celui des arts, où j'espere qu'un cadenas y prendra place bientôt. Les lumières de l'Ile de la Cité bousculèrent les mots enfermés chez les bouquinistes au bord du quai. 

Laissez-moi vous parler du café de Flore. Des airs de jazz rendaient dingues la cloche de l'eglise St Germain, plutôt habituée à des notes dormeuses et familières. Sur la page J de mon carnet, est écrit un poème titré Joséphine. Il est comme un champagne réjoui de laisser s'echapper des bulles de réflexions poétiques et amoureuses. Une larme de mon œil gauche à faite devenir une estampe au mot Amour, émue comme moi. Je ne vous le raconterais pas, et vous en conviendrez. 

Le grand lit de la chambre luxe fit nuit blanche. Cette nuit là, je suis devenue une cane laquée aux baisers brûlants de Joseph. Les orangés du soleil matinal furent estompés par une douche bienfaisante. Le brunch ne vécu qu'une bouchée par l'appétit dévorant de cette nuit d'amour. 

Je ne sais pas si j'ecrirais des livres, mais Paris lit tes airs de bonheurs dans de folles Olympiades au zenith. Alors, Bercy beaucoup Joseph, et sans être fashion de cet weekend-end! 

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