Un écrivain original

Un écrivain original

Marcel Cérébos fut peut-être l'écrivain le plus stupéfiant de son siècle. C'est lui en effet qui écrivit le « Haïku » le plus long du monde (6527 pages).

Plongeur sous-marin à ses heures perdues, c'est lui aussi qui rédigea le roman le plus profond du monde (125 mètres de fond !). Il l'écrivit en une seule plongée grâce à une encre non soluble dans l'eau... Son livre n'eut cependant pas le succès escompté, les lecteurs se plaignant d'avoir les pieds humides en le lisant...

Il tentât également d'écrire un livre avec ses pieds. Les critiques furent très virulentes : « Cet auteur écrit vraiment comme ses pieds ». Critique facile !

Il persévéra en écrivant un roman pendant un saut en parachute, là encore ce fut un échec, les lecteurs n'aimaient pas du tout la chute de ce livre...

Ni même le début puisque le livre se résumait à ceci : « J'ouvre mon parachute et je... ». Il semble que Marcel n'ait pas eu assez de temps pour rédiger jusqu'au bout ce livre...

Mais son titre de gloire le plus célèbre reste d'avoir rédigé un roman-fleuve entièrement composé de pages blanches...

Roman qui s'appelle d'ailleurs : « La page blanche ». Les critiques l'éreintèrent une fois de plus : « Il suinte de ce roman un ennui profond ! » - «  Aucun style ! » - «  Si encore monsieur Cérébos avait mis des numéros à ses pages, mais même pas ! » etc...

Lorsqu'il fit paraître son « Grand livre de l'onanisme ». Ces mêmes critiques l'accusèrent de faire de la « masturbation intellectuelle ».

Il tenta un dernier exploit en écrivant un roman tout en haut de l'Annapurna. Il fut aussitôt accusé d'être un auteur trop perché !

Profondément écœuré par le milieu littéraire et le monde de l'édition, il fit paraître ses livres, non pas en auto-édition mais en vélo-édition puisqu'il allait les distribuer en bicyclette sur les foires et salons et pendant le Tour de France.

On lui doit une série de parodies de romans célèbres comme « Les testicules élémentaires » - «  Voyage au bout de l'ennui » - «  A la recherche du taon perdu » - « Les frères kalachnikov » - « Guerres et Pets ». « Madame Bove a rit ! ». « Vingt mille vieux sous les mères »... Etc etc...

Il publia un dernier livre   ou il affirmait que le Titanic n'avait jamais coulé et que c'était une machination de la Cunard pour toucher la prime d'assurance. Préfigurant ainsi la mode des auteurs complotistes...

Puis, on entendit plus jamais parler de lui...

De ses exploits sportivo-littéraires, il ne reste que quelques traces dans le Grand livre Guiness des records, rubrique des faits divers...