Un ptit bout de chemin

mr-scarecrow

 

  Quand l'on vient au monde et que nos propres parents, nous regardant pour la première fois … Enfin nous « voyant », car pour ce qui est de « regarder » je me pose sérieusement la question, bref. Quand venu au monde, on est déposé dans les bras de notre mère, l'âme de cette dernière, ainsi que celle de son conjoint si il est présent, doit subir ce que l'on peux appeler un chamboulement que peu d'évènement peuvent provoquer dans la vie d'un être humain. A ce moment, ou dans les environ quasi immédiats, on demande aux deux réacteurs à émotions quel sera le nom de l'enfant. Ces derniers manquent assez souvent de clairvoyance ; où bien ils souhaitent plus que tout qu'on les laisse tranquille. Quoi qu'il en soit, un prénom et jeté. Le nourrisson, l'être nouveau et « aimé », perd alors plus que l'on ne pense. Une identité ? Je veux bien avoir une identité mais là. Ce nom est une malédiction, une preuve que l'esprit bombardé par les hormones et les chocs émotionnel dû à la grossesse et à la naissance ne peux supporter plus d'un certain nombres d'informations. Parmi celles négligés ou rejetés loin de toutes préoccupations immédiate, reste la pensée de la vie futur du gamin affublé d'un prénom ; porteur d'un code qui s’inscrit d'ors et déjà dans les registres cérébrales de l'enfant.

  Mes parents sont de ceux ci. Néanmoins je les aime et les aimerai toujours. Mon prénom fut et est encore source de moqueries ; mais il est également porteur d'une force qui me permet d’annihiler toutes tentatives de sape de ma confiance en moi. J'acquit ces notions très jeune et ne tardais pas à en faire des certitudes. Cela forgea mon caractère et ma personnalité. Mes parents m'avait prénommé «  Wannabe », ainsi se trouvé en moi ce pouvoir : choisir d'être ce que je voulais être, devenir ce que je souhaitais devenir.

Et qui s'appelait Wannabe, pouvait être : « All what i wanted to be ».

  Dans les environs de mes 15 ans, je me créais une identité de papier. Je gardais le patronyme d'origine parentale, en me disant que mes proches ne sauraient dissocier mon prénom des innombrables pseudonymes utilisés par les milliers d'écrivains noircissants les pages virtuelles du Web ; tandis que pour les autre, il serait un pseudonyme sans grande originalité. Un fantôme dont la consistance n'est apporté que par la création. Je gardais ainsi fermé les portes aux doutes et aux peurs que peuvent ressentir tout ceux qui choisissent de « créer ». Ce nom m'apportait l'assurance que tous seraient mis en présence de mon âme et ne pourraient juger que par mes œuvres. Je ne me posais tout d'abord pas de question sur l'Ecriture. J'avais dévoré tout les livres sur lesquels tombaient mes regards. Ignoré les attentions de la télévision,  ses couleurs, ses sons, qui pour moi n'avait aucun intérêt. Je me gavais de littérature en tout genre. Mis à part les journaux politique de mon père ou les revues de mode de mes sœurs. Je m'intéressais à tout. Mais au sein d'une diaspora vaste, bariolée de sa propre échelle de teinte, de gouts, de couleurs, de formes et d'images formant mon imagination depuis que je savais lire, la littérature m'apporta, plus que tout autre chose au monde, l'amour de la musique et du voyage. Je rêvais d'aventure, de rencontres incroyables. Je me démenais avec Alice dans le Pays des Merveilles ; j'en faisais sortir le lapin blanc de force et le jetais dans « Les Misérables » de Hugo pour en ressortir des morales, dans le style de La Fontaine. D'aucun aurait pus croire mon esprit malade ; je me destiné à faire ce qui ne pouvait être fait, à ne laisser aucune controverse venir contrarier ma connivence avec ma complice, la littérature.

Je suis de ceux qui ont connu leur premier amour très jeune. Les lettres m'apportèrent ma première émotion forte en dehors du cocon familiale, et de l'amitié. Plus tard, quand au lycée je connus ce que l'on nomme amour ; que je pus baigner mon adolescence d'alcool, de drogue et de sexe ; je me tournais vers des auteurs qui semblaient tous pouvoir tenir dans la bouteille qu'étais devenu mon amour de la littérature. Je buvais Bukowsky au goulot, me saoulais de Ellis, de Baudelaire. Burroughs tenait ma chandelle le soir, lisant « Les Liaisons Dangereuses » par dessus mon épaule.

  L'adolescence passa. Vint la fac et une nouvelle liberté. Des gens ouverts, accueillants, cultivés, pour la plupart de bonnes personnes. J'avais alors dans mon sillage une route pavée de récits et écrits en tout genres, provenant de mes âges divers. Mais alors qu'auparavant j’occultais ma responsabilité d'auteurs, préférant que l'on ignore que j'avais écrits ces textes ; cachant le fait même que j'écrivais. Je découvrais des gens avides de me connaître aussi bien physiquement que par le biais de ma prose. Je m'ouvrais alors à une vie nouvelle. Tous mes écrits n'étant toutefois pas destiné à être lu j'en gardais de côté par devers moi et ne les dévoilé qu'aux personne auxquelles mon affection se révélé suspendu. Je m'efforçais cependant de ne pas chercher à porter l'attention des autres sur mes textes. Ceci restait pour moi, encore et toujours impossible, voir inacceptable. Un texte devait être découvert. Mais il va de sois, que cela comme le reste ne pouvait durer. Et j'en vins bientôt à demander leur avis sur chacun de mes écrits ; sollicitant qui un parent où un ami ; afin, d'avoir un avis sur une nouvelle où un essai que je venais d'achever. Je passais enfin quelques nuit blanches à m'arracher les cheveux cherchant LA phrase, les mots parfaits pour atteindre une quintessence nait de mon désir de plaire.

  Je fis alors un souhait, semblable peux être à celui de Dorian Grey. L'horreur n'aurait pus être plus grande, la peur plus forte quand je me rendis compte de l'acte commis. Pour qui baigne dans la littérature depuis la petite enfance, comme moi, il sera aisé de compatir et de comprendre. Car je me rends bien compte que ceci peux paraître théâtrale au possible ; et me fera passer à coup sur pour un garçon impressionnable, UN PLEUTRE QUI A PEUR DE SON OMBRE. Impossible. A peine la pensée m'en avait elle déchiré la psyché que je me détournais d'elle. Je fis mon premier choix d'Homme. Affronter mes peurs et prendre un nouveau tournant. J'élargissais, dans les plus brefs délais, la galerie de mes connaissances ; aussi bien littéraires que sociales. Je goûtait à toutes les expériences, je croqué la vie, et à pleine dents. On aurait pu dire que mon aura resplendissait. Mon écriture en ressortis grandit, à mon sens qu'elle était, soit, moins naturel, mais gorgé du soleil de ma nouvelle personnalité.

Je commençais à chercher la publication par tout les moyens. Des amis m'aidèrent, qu'ils aimassent où non mes créations ; je ne m'en préoccupais pas. Seules comptaient leurs attentions. Pas d'équivoque à cela. Très vite cependant il devint évident que se faire publier n'était pas chose aisé à l'époque. Je vis dire à notre époque. Qui peux avoir une chronique sur un site, où une dizaine, ne peux pour autant prétendre au titre de « bons vendeurs ». Oui, sans parler de désillusion, la déception était là de se rendre compte que l'argent nous dispute la liberté d'expression. Car qu'un texte soit une histoire, réelle ou fictive, ; qu'un récit soit insensé, touchant, instructif ; tout ça ne comptais pas, ce qu'il fallait c'était un titre vendeur. Un récit qui accroche et si possible une belle gueule à mettre en 4ème de couverture. Ce dernier fait me fut rapporté par un ami de mon père, un professeur de français à la retraite ayant décidé, il y avait de cela des années, de faire publier un recueil de poésie. Il l'avait intitulé : « Mes Petites Contemplations », tant son amour et son respect de la plume de Victor Hugo était grand. En cherchant une maison d'édition il était tombé sur ce type :  « Un grand con avec un visage de trois pieds de long _ Il avait l'amour des lettres et des insultes bien placés. Etrange cohabitation dans sa bouche. _ Ce type me regarde et me dis que mon histoire est intéressante. Mais que pour pouvoir la publier je dois accepter de lui donner le visage d'un autre type. Un jeune crétin arrogant à la belle gueule à qui l'on attribuera mon recueil. Pour l'image tu comprends. Pour vendre. » Il n'a pas tenté de le convaincre. Il aurait pus lui dire que ce recueil il y avait mis beaucoup de lui même, de son âme, de ce qu'il avait de meilleur en lui. _ « C'est pas vendeur l'âme. Mais pourtant ça s'achète. C'est ce qu'on leurs vend si l'on accepte leurs règles. »

  On pourrait croire que cette suite d'« échecs » allait déclencher chez moi un désespoir sans frontière, une chute sans appel. S'aurait pu être le cas ; s'il n'avait pas fallu compter sur cette chose risible que l'on nomme l'espoir. Il était venu à ma conscience que je n'étais pas sincèrement heureux. J'avais perdu confiance en moi, je ne croyais plus en rien ; passant mes journées à pianoter mollement sur le clavier de mon ordinateur. Regardant le blanc de mes yeux se réfléchir dans celui de l'écran. Je me zombifié de jour en jour, fumant joint sur joint, planant dans la fumée qui baigné ma chambre. Ce qui me fit sortir de ma « torpeur » appelons ça comme ça. On pourrait parler également de léthargie où d'état de décomposition avancée ; car, j'imaginais sans pouvoir le voir le cercle des vautours, au dessus de mon appartement. Ce qui m'en fit sortir fut donc l'ouverture de la porte d'entrée de ma chambre par ma voisine. Ne m'ayant pas vu sortir de la semaine, elle avait commençai à s'inquiéter pour moi et avait entreprit de  forcer la porte de mon appartement. Puis attirait par la fumée qui passer sous la porte de ma chambre elle avait bravé l'incendie. Nous fumes tout deux surpris en nous regardant au sortir de la pièce dans laquelle il semblait que j'avais vécu durant une semaine.

Je ne pouvais me rappeler avoir était aux toilettes. C'est ce à quoi je pensais immédiatement et qui me fit courir en jetant mon pantalon à travers la pièce. Quand je revins au salon, ma voisine était assise sur le canapé et buvait ce qui semblait être du Rhûm. Je jetait un œil au bar et lui demandais si c'était une habitude de forcer tout ce qui pouvait s'ouvrir normalement. Elle me répondit qu'elle avait besoin d'un remontant et qu'elle n'était pas d'humeur à se faire emmerder par la porte d'un mini bar, laquelle coince. Je compatis à son humeur et m'assis à ses côtés. Nous passâmes la journée à boire et à parler de ce qui s'était passer durant la semaine. J'en vins à lui raconter mes déboires en tant qu'écrivain. Elle m'écoutait toujours quand je me rendis compte de l'obscurité dans laquelle nous étions plongeais. Comme cela ne faisait pas plus d'une heure que nous parlions, je me levais et aller ouvrir les volets. Je ne m'en était tout simplement pas aperçus. La seule lumière accessible à mes yeux durant ces derniers jours avait été celle de mon ordinateur. J'ouvris les fenêtres et tête la première, plongeais dans une mer chaude et douce. La pièce fut envahie par le soleil ; balayant les ombres , faisant fondre les miennes de sa présence. Comment avait je pus me désabuser à ce point. Je ne pouvais pas continuer ainsi. _ Je ne peux plus écrire avec un ordinateur. _ Le son de la porte d'entrée claquant à nouveau me fit me retourner. Ma voisine avait disparu. Je n'eut pas le temps de m'interroger sur la chose quand ma porte s'ouvrit à nouveau ; s'y engouffrant ma voisine, une boite dans les bras. Elle posa le paquet sur la table de salon, vint me prendre par les mains et m'emmena jusqu'à la chaise faisant face à la chose. Elle en retira le couvercle. Une machine à écrire me faisait face. Elle brillait, le soleil vint se mirer sur son corps opaque de plastique et de métal. Jetant des reflets en caressant les touches dorées. Je posais mes doigt sur ces boutons d'or. J'enfonçai une des touche.

Je ne m'arrêtais pas et écrivis ce texte, ce récit. Il me semblait important et nécessaire de conter cette histoire, pour moi, avant tout. Elle est le récit de mon amour pour la littérature et la clé de mes futurs écrits. Que je sois ou non publié, que mes œuvres soit bonnes, vendables où aucune des deux, ça ne  compte pas vraiment. Je les partage, les vis. Je veux continuer de penser que c'est ce qui compte. Ce qui peux me rendre heureux. Ce récit reste encore la pierre angulaire de mes créations. Témoin de mon passé et de mon futur. Physique et Littéraire.

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